Objectif Cinéma : Connaissiez-vous
ce festival avant d'y être invité ?
Marc Caro : Absolument
pas. En revanche, l'un de mes amis, l'écrivain de
science-fiction Laurent Genefort, m'en avait parlé.
Plusieurs faisceaux de circonstances m'ont conduit à
Nantes. Si j'ai accepté d'assurer la présidence
du jury officiel du pôle cinéma, c'est tout
d'abord parce que je suis né à Nantes. Nantes
est la patrie de Jules Verne, et c'est aussi la ville où
quelques-uns de mes amis habitent. Je pense notamment à
Pierre Bordage, écrivain de science-fiction, invité
du festival. Ensuite, je pense que 2001 est une année
importante dans l'histoire du cinéma. Et ce n'est
- bien sûr - pas un hasard si le festival rend hommage
à l'uvre de Stanley Kubrick en projetant 2001,
l'odysée de l'espace, Orange mécanique
et le documentaire de Jan Harlan : A life in pictures.
Ce festival a ceci d'intéressant, c'est qu'il regroupe
différents médias sous une même thématique :
la science-fiction.
Objectif Cinéma : En
vous écoutant, on a vraiment le sentiment que ce festival
vous tient à cur
Marc Caro : Vous
ne pouvez pas savoir à quel point il me tient à
cur. Venir à Nantes pour ce festival, c'était
déjà pour moi l'occasion de revenir dans la
ville où je suis né. C'est mon côté
Marcel Proust
Ardent défenseur de la science-fiction
depuis mes débuts dans le magazine Métal
Hurlant (ndlr : Marc Caro était alors auteur
de BD), je ne peux aujourd'hui que soutenir cette fabuleuse
initiative qui réunit tous les arts, et je suis très
heureux d'être le représentant du septième.
Dès que je peux aider un festival, comme Gérardmer
par exemple, je n'hésite pas : je signe !
Contrairement au polar, la S.-F. et le fantastique ont quand
même une assez mauvaise réputation - comme
on dit - en France. Encore aujourd'hui ! C'est navrant