Objectif Cinéma : Vous
êtes né à Brooklyn, en 1948 mais vous avez
des racines italiennes ?
Vincent Schiavelli : J'ai
des racines siciliennes. J'ai grandi dans la maison de mes
grands-parents qui ne parlaient que sicilien. Ils sont partis
de Sicile en 1900 et ont emmené leur culture avec eux
de l'autre côté de l'Atlantique. Ils n'y sont
jamais retournés mais n'ont jamais arrêté
d'en parler ! Mes parents et moi, nous sommes effectivement
nés à Brooklyn.
Objectif Cinéma : Quand
vous étiez enfant, vouliez-vous déjà
devenir acteur ?
Vincent Schiavelli : J'ai
grandi dans une famille sicilienne très nombreuse,
et je peux vous dire que ce genre d'environnement est extrêmement
théâtral ! (rires). Quand j'étais
adolescent, à l'école primaire et au lycée,
j'avais vu la pièce de théâtre jouée
en fin d'année par les élèves, et je
m'étais dit alors que j'aimerais bien faire ça.
Les années passaient, et mon désir de devenir
acteur allait en grandissant. Mais mon idée de l'acteur
a changé quand je suis allé au conservatoire.
Et à partir de là, je suis devenu " accro "
à ce métier.
Objectif Cinéma : Vos
parents étaient-ils d'accord avec votre choix ?
Vincent Schiavelli : Personne
de ma famille n'était issus de cette profession. J'avais
juste un oncle qui, dans les années 30, dansait dans
les spectacles qui précédaient le film au cinéma.
Mais mes parents étaient d'accord. Mon grand-père,
quant à lui, était très fier. Il disait :
" Mon petit-fils est un artiste. "
Objectif Cinéma : Quelle
est votre formation ?
Vincent Schiavelli :
J'ai d'abord suivi les
cours de théâtre de l'université. On y
apprenait les différentes techniques du jeu de l'acteur
dans les sections " voix " et " mouvement ".
Je suis sorti de l'école en 1970 et j'ai tourné
cette année-là mon premier film, Taking Off
de Milos Forman.
Objectif Cinéma : Vous
avez fait beaucoup de films avec Milos Forman.
Vincent Schiavelli : Nous
sommes des amis. Nous ne nous voyons pas souvent, car il vit
à New York et moi à Los Angeles. Je pense que
c'est vraiment un réalisateur extraordinaire. Travailler
avec lui m'oblige à me dépasser, à tourner
n'importe où et dans n'importe quel rôle (rires).
Objectif Cinéma :
A vos débuts, avez-vous eu
le soutien d'autres acteurs italo-américains ?
Vincent Schiavelli : Non,
vraiment pas. Je suis trop grand ! (rires). Les acteurs
italo-américains étaient souvent cantonnés
à l'écran au même genre de rôles
et de films. Moi, je n'avais pas ce physique-là.