Objectif Cinéma : Avez-vous
maintenant des liens avec d'autres acteurs italo-américains ?
Vincent Schiavelli : Oh,
oui ! Et j'ai aussi beaucoup de liens avec la Sicile.
J'y vais assez souvent. L'année dernière,
les officiels de la ville d'où mes grands-parents
sont originaires, m'ont nommé citoyen d'honneur.
Après cela, quand je descendais la grande rue le
soir, les gens me saluaient en me disant " Buena
sera Don Vicenzo ! "
Objectif Cinéma : Vous
avez beaucoup tourné de films fantastiques et de
science-fiction. Ce sont des genres que vous aimez particulièrement ?
Vincent Schiavelli : Oh,
pas plus que ça. Je préfère les films
qui parlent simplement de la vie des gens, c'est plus intéressant.
Mais je ne regrette pas d'avoir fait ces films.
Objectif Cinéma : Vous
avez notamment été dirigé par Tim Burton
dans Batman, le défi.
Vincent Schiavelli : Avant
de débuter le tournage, j'ai reçu un coup
de téléphone me disant : " Tim
veut vous voir immédiatement ". Je
me suis rendu dans son bureau, où il m'a dit (il
l'imite en se grattant le menton) : " Vous
savez, l'organiste devrait porter un chapeau marron. "
J'ai dit " D'accord ". Il répond
aussitôt : " Ok, on se reparle bientôt ! "
(rires). Tim passe en fait beaucoup de temps avec les acteurs
avant le tournage, car pendant les prises de vues, il est
surtout préoccupé par les décors, les
effets spéciaux, etc...
Objectif Cinéma : Dans
Le Maître des illusions, vous avez un grand
rôle de magicien et , plus étonnamment, on
vous retrouve dans des jeux vidéo (Emperor : Battle
for Dune et Blade Runner).
Vincent Schiavelli : Oui !
Ce fut bref mais très amusant à faire. J'ai
aimé interpréter ce magicien qui à
la fin s'avère être de... Brooklyn ! (rires).
Pour les jeux vidéo c'est vraiment surprenant : vous
vous rendez sur le plateau en costumes... et il n'y a pas
de décors ! Il n'y a rien d'autre que du noir.
Si vous regardez le moniteur, vous savez que vous êtes
dans un château, mais dans la réalité,
vous êtes sur un plateau entièrement noir.
Et le réalisateur vous dit : " Vous
ne pouvez pas rester là, vous êtes dans un
mur ! " (rires). Vous devez aussi jouer
les scènes de différentes façons, selon
que le joueur va gagner ou perdre.
Objectif Cinéma : Vous
avez beaucoup tourné pour la télévision
par exemple dans Innocence, un épisode-double
de Buffy (saison 2), où vous jouez l'oncle
Enyos.
Vincent Schiavelli : Oui,
c'est très différent du cinéma. En
tant qu'acteur, vous devez très rapidement faire
des choix d'interprétation, car vous n'avez pas de
temps à votre disposition. Souvent, que votre choix
soit le bon ou pas ne fait aucune différence. Cela
vous fait juste gagner du temps, et c'est ce qui compte
en télévision. Pour Innocence, ça
s'est bien passé. Je me souviens qu'à Toronto,
dans le métro, une jeune fille de 13-14 ans m'a accosté
et m'a dit de manière haletante : " Avez-vous
touché...Angel ? " J'ai répondu
oui, elle m'a alors touché et m'a dit : " C'est
le plus beau jour de ma vie ! "
Objectif Cinéma :
Les gens vous reconnaissent dans
la rue !
Vincent Schiavelli : Oui.
Parfois, j'ai l'impression d'être en campagne électorale.
(rires) Mais j'apprécie beaucoup cela. C'est agréable
pour un acteur. Je ne vais pas dire : " Laissez
moi tranquille ". Cela n'a pas de sens. Quand
quelqu'un me dit : " Votre travail m'a
touché ", comment cela pourrait-il
être mauvais pour moi ? !