Objectif Cinéma : On
vous a vu dans un épisode de Star Trek :
La nouvelle génération (L'Arsenal de la liberté
1-19) ...
Vincent Schiavelli :
C'était très
amusant. Je jouais l'hologramme d'un trafiquant d'armes
dans l'Holodeck, qu'ils ont trouvé sur une planète
(rires). Quand je tournais Ghost pour la Paramount,
je déjeunais avec toute l'équipe de Star
Trek : Patrick Stewart (Picard), Jonathan Frakes
(N°2) et Brent Spiner (Data). Et ils mangeaient tous
maquillés avec leurs costumes ! (rires).
Objectif Cinéma : Vous
interprétez dans Ghost un de vos rôles
les plus populaires.
Vincent Schiavelli : C'était
un personnage très fort, qui venait de la mythologie
grecque. Le héros, joué par Patrick Swayze,
descend aux Enfers (le métro) et oblige le maître
des lieux (moi) à lui transmettre les connaissances
secrètes nécessaires pour revenir dans le
monde des vivants. Je pense que ce personnage a touché
beaucoup de monde parce qu'il renvoie justement aux histoires
les plus classiques qui sont enfouies dans nos mémoires.
C'est le personnage qui ressemble le plus à un fantôme.
J'ai décidé qu'il s'était suicidé
et qu'il était coincé dans le métro,
et qu'il ne pouvait aller ni en haut ni en bas.
Objectif Cinéma :
Comment avez-vous
été choisi pour le film Demain ne meurt
jamais, l'un des récents James Bond (1997) ?
Vincent Schiavelli : C'est
Barbara Broccoli qui a appelé mon agent : elle
voulait que je joue le rôle du Dr. Kaufman. Vous savez
chez eux, tout fait penser à Bond. Même les
numéros de téléphone comportent les
chiffres 007. J'ai répondu au téléphone
et j'ai dit : " Bond " (en
imitant le héros). Vous devez signer un contrat disant
que vous ne devez pas révéler le scénario
sur lequel sont imprimés des chiffres sur toute la
page. Si vous le photocopiez, alors seuls les chiffres apparaissent.
Travailler pour les Bond signifie : voyager en première
classe, descendre dans les meilleurs hôtels. C'est
tout l'univers de Bond ! J'ai beaucoup aimé
ce rôle : on ne peut généralement
le faire qu'une fois dans sa vie !
Objectif Cinéma : Comment
vous êtes-vous préparé au rôle
du Dr. Kaufman ? A l'accent allemand ?
Vincent Schiavelli :
J'ai une très
bonne perception de l'accent allemand. Il y avait sur le
plateau une répétitrice. Nous buvions du thé
et débattions de la meilleure façon de parler
anglais avec l'accent allemand (rires). Elle était
là quand nous tournions et donnait son avis après
chaque prise : " Cette fois, c'était
trop long, il faut raccourcir un peu " (dit-il,
en l'imitant avec un accent). Le personnage du Dr. Kaufman
est comme Bond : très raffiné. Ils vivent
dans le même univers. J'ai donc pensé que Kaufman
devait faire des confidences à Bond. Comme dans Les
Trois Jours du Condor avec Robert Redford : il
y a le personnage que joue Max Von Sydow, qui fait des confidences
à Redford. C'est juste un professionnel, qui parle
sans émotions, sans peur ni menace, normalement.
Ils sont tous deux au même niveau. Je me suis dit
que Kaufman serait de cette trempe. Kaufman est...un peu
" bizarre " (rires).
Objectif Cinéma : La
scène a été tournée en combien
de temps ?
Vincent Schiavelli :
Oh, longtemps !
Et nous avons tellement ri ! Parfois, le caméraman
sortait (il avait un fou rire), parfois il nous disait de
recommencer la scène, ou alors c'était Pierce
Brosnan qui était mort de rire. Les semaines suivantes
du tournage, quand cela n'allait pas bien sur le plateau,
Pierce disait : " Regardons la scène
avec Vincent ! " (rires).