Entretien
réalisé
le 20 novembre 2001 à Paris
Par Bernard PAYEN
Photos de Julien OBERLANDER
Après des études à
la Fémis (où il réalisera les courts
métrages Antonin (1989) et L'ami de la famille
(1991), Yves Caumon, né en 1964, passera par l'assistanat
de réalisation avant d'entreprendre une trilogie devenue
dyptique Femmes sans hommes, qui regroupe le court
métrage Il faut dormir et le moyen métrage
La beauté du monde, tous deux distribués
en 1999 par Magouric dans la collection Décadrages.
En 2000, son court métrage Les filles de mon pays
obtient le prix Jean Vigo.
Attrapé dans un café lors
de son bref passage à Paris, Yves Caumon, le gars
de Gaillac, près de Toulouse, revient sur son parcours,
sa cinéphilie, et son premier long métrage,
Amour d'enfance, présenté en mai 2001
au festival de Cannes et de sortie nationale en ce mois
de novembre.
INFLUENCES
" On est le fruit de sa cinéphilie.
On fait avec ce qu'on a vu, pour le meilleur et le pire,
je ne crois pas à autre chose. Cela ne veut toutefois
pas dire que c'est parce qu'on a vu le plus de films qu'on
en fera de meilleurs. Avec les années, et le fait
de faire des films soi-même, l'influence cinéphilique
est plus morale, presque philosophique, elle se traduit
plus sur ta personnalité, elle t'a transformé,
plus peut-être que ta " méthode ".
C'est davantage un regard sur le monde et une position,
une façon de penser, une distance vis-à-vis
des choses, que la composition d'un cadre. Ce n'est pas
parce que tu aimes Ford que tu vas faire des plans " à
la John Ford ". Avec les années, je me
rends compte que l'influence est vraiment passée
ailleurs, d'une autre façon Pour autant que
je puisse en juger, parce que tu peux avoir fait un film
extrêmement personnel alors qu'il ressemble finalement
à des tas de choses déjà faites
Je ne suis pas le meilleur juge.