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Je trouve que mon film a presque une forme
de conte, comme on le voit un peu au début. Il y
a un aspect " Belle au Bois dormant ",
quand Paul en arrivant, trouve que le paysage a changé,
débarque dans l'étable devant sa mère
un peu comme un fantôme qu'on ne voit pas (les Oh
! Oh !), un peu comme un soldat qui revient de guerre et
qu'on avait oublié, qu'on pensait mort. C'est aussi
la même chose à la fin, quand il disparaît.
Est-ce qu'il a vraiment existé ? Le film est
presque comme un songe. Je ne veux pas trop insister là-dessus
parce que j'ai fait en sorte que cela ne se voit pas. Mais
dans mon idée, c'était ça. C'est pourquoi
je voulais qu'il soit incarné, qu'il y ait une authenticité
et qu'on ne puisse pas douter de la réalité
des choses. Ce n'est pas un film sur l'illusion d'une réalité.
Paul vit une aventure intérieure : si je revenais
chez moi et que je voulais recommencer, qu'est-ce qui se
passerait ? Quand on le voit dormir dans le train,
c'est comme une invitation à un voyage intérieur.
Je ne voulais pas que ce soit évident, je préférais
que cela reste métaphorique. Je préférais
que ce soit dans le film lui-même et que cela agisse
discrètement, secrètement. Je n'aime pas en
général qu'on pense à ma place dans
les films.
REGISTRES D'ELOCUTION
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La façon dont on dit les choses
est toujours plus intéressante que les choses elles-mêmes.
Tu le remarques quand tu arrives dans un univers que tu
ne connais pas, où on parle une langue inconnue.
Ce serait très beau pour moi d'entendre le français
sans comprendre les paroles. Parfois cela m'arrive en écoutant
des chansons : c'est comme cette histoire de Mike Brant
qui ne comprenait pas les paroles de ces chansons et les
apprenait phonétiquement. Le ton avec lequel on prononce
des paroles dans la réalité m'épate
toujours. Les paroles toutes faites, les gens qui s'appellent
de loin
On chante les mots, on ne les dit plus, on
ne les pense plus. C'est comme lire à haute voix.
Il y a divers registres d'élocution dans la réalité,
des musiques, etc. Je ne veux pas en faire une théorie
complète, mais je trouve intéressant de faire
jouer ces différents registres. En plus, en l'occurrence,
je trouvais que cela accentuait le malentendu : c'est l'idée
de montrer que les gens ne sont pas sur la même longueur
d'ondes quand ils sont obligés de crier, de se parler
de loin. Dans la séquence de la boîte de nuit,
on a l'impression qu'ils s'engueulent, alors qu'ils retrouvent
leur amitié. Les gens ne pensent pas toujours ce
qu'ils disent et c'est une manière de faire sentir
le petit jeu entre ce qu'on dit et ce qu'on fait.
Simplement je ne veux pas en dire plus :
je n'ai pas de système théorique qui me fait
faire les choses, c'est vraiment une l'intuition qui part
de l'observation de la réalité et de celle
du cinéma. Quand j'aurais fait 38 films, que je serais
vieux, que je serais même mort, je laisserais alors
la théorie complète ! (rires). Il ne
faut pas mentir, je suis moi-même excédé
par les gens qui font croire " qu'ils savent ".
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2001 Amour
d'enfance
2000
Les Filles de mon pays (CM)
1998
La Beauté du monde (MM)
1997
Il faut dormir (CM)
1991
L'Ami de la famille (CM)
1989
Antonin (CM)
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