Chad Chenouga : Indépendamment de la question du cinéma, ce sont des choses que je portais en moi depuis un petit moment et qui étaient encore non-exprimées par le biais de l'art. J'ai écrit cette histoire sous forme littéraire dans un premier temps, sans savoir ce que j'allais en faire, depuis un moment. De fil en aiguille, je suis devenu acteur, j'ai fait des courts-métrages, et puis il y a eu un aboutissement logique qui fait que cette histoire est devenue un film.

Objectif Cinéma : Pourquoi spécifiquement le cinéma pour transmettre cette histoire ?

Chad Chenouga : Très bonne question. Il y a eu un court-métrage en rapport avec ce film, Rue Bleue, à la fois pas mal mais pas tant que ça, car les gens qui l'ont vu ont trouvé les deux très différents. Le court-métrage se déroule en une journée, c'est l'histoire d'un gamin et de sa mère, le garçon n'a pas le même âge que celui de 17, Rue Bleue. Il y a bien sûr des choses communes. Le court-métrage est visible à l'Agence du Court-Métrage , il a fait l'objet d'une exploitation, dans les festivals, à la télé, il a reçu pas mal de prix, il a été nominé aux Césars l'année dernière.

Objectif Cinéma : Comment s'est fait le passage du court-métrage au long-métrage ?

Chad Chenouga : C'est quand j'ai eu l'impression d'être mûr pour ça, après avoir réalisé un certain nombre de films. Je ne crois pas au fait de faire tout de suite un long-métrage. Il y a souvent des gens qui se lancent tout de suite dans l'écriture d'un long-métrage, mais c'est tellement compliqué de raconter une histoire en une heure et demi, de gérer cinquante personnes pendant plusieurs semaines… Les enjeux ne sont pas les mêmes, et il faut d'abord apprendre son métier. Cela ne s'improvise pas, c'est du travail de savoir comment mettre en scène, diriger des acteurs, comment raconter des choses par le biais de l'image… C'est venu au moment ou j'étais prêt et où on a estimé que j'étais prêt.