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Philippe Peythieu (c) D.R. PHILIPPE PEYTHIEU
Comédien et acteur de doublage
Entretien réalisé
Par Richard DALLA ROSA


Issu d'une vieille famille parisienne de comédiens (son frère, acteur et metteur en scène, est notamment passé par le conservatoire), Philippe Peythieu est devenu comédien sur le tard. Il a commencé le théâtre dans les années 68-70 à 26 ans, par militantisme. Il y avait à l'époque l'attirance de la contestation gauchiste, libertaire, sur laquelle le théâtre est venu se greffer. C'était un moyen de rencontrer des gens, de former une agitation, de former des groupes, il y avait des réseaux qui fonctionnaient bien dans toute la France, relayés par des comités d'entreprise, ou des comités ouvriers. Il est arrive au métier de comédien avec plusieurs de ses amis en faisant du théâtre d'agitation. A présent, outre son métier de comédien, il est acteur de doublage, notamment la fameuse voix de Homère Simpson !


Objectif Cinéma : Vous avez fait du théâtre de rue ?

Philippe Peythieu : Oui, j'en ai fait, de la fanfare aussi, et puis du théâtre d'intervention ponctuelle. Il y a eu la grève d'élite après 68, ces mouvements sociaux emblématiques, comme l'occupation du Larzac Avec des copains, on s'est retrouvés à former des spectacles dans l'urgence, des créations collectives, et on a tourné dans toute la France.


Objectif Cinéma :
La Comedia dell'Arte ?

Philippe Peythieu : Oui, des choses comme ça, mais aussi les cabarets de Brecht, des sketches un peu politiques J'ai découvert le théâtre grâce à cela. Puis les années 80 furent différentes, à l'image d'un soufflé qui retombe un peu. J'ai été prof, 19 heures par semaine, et je faisais de la formation professionnelle pour avoir encore moins d'heures.


Objectif Cinéma : Prof de théâtre ?

Philippe Peythieu : Non, prof de dessin technique, parce que j'ai une formation scientifique. Jusqu'à 26 ans j'ai fait des études dans le bâtiment, puis je me suis retrouvé au chômage. J'ai dû alors retravailler, avant de reprendre mes études avec une maîtrise au début des années 80 pour revenir dans le théâtre, à l'université de Paris 8. J'étais alors à moitié prof, à moitié théâtreux, et j'ai ressenti le besoin de faire un choix. Naturellement, je suis revenu dans le milieu du théâtre, et j'ai eu la chance de travailler très vite, d'avoir une compagnie à moi, subventionnée, et je suis vraiment devenu comédien professionnel durant ces années 80. Je me suis rapproché du métier en lui-même, des textes notamment. J'ai fait du théâtre dans l'esprit de décentralisation, du théâtre public. J'ai vécu trois ans à Châlons-sur-Saône, à Grenoble aussi. À l'époque je n'étais pas chargé de famille, cela me permettait donc de travailler en Province.


Objectif Cinéma : Et les années 90 ?

Philippe Peythieu : Eh bien je suis revenu sur Paris, pour fonder une famille et m'intégrer dans le réseau professionnel, puisque beaucoup de choses se trament ici, il faut l'avouer. Maintenant je travaille principalement sur la capitale.


  The Hit (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et le doublage, c'est arrivé à cette période-là ? Quel a été votre premier doublage?

Philippe Peythieu : J'ai commencé à en faire en 1984. Cela devait être un Woody Allen, ou The Hit de Stephen Frears, avec Terence Stamp. Je faisais des ambiances, des petits trucs. C'était une journée d'ambiance dans les studios de Boulogne : il s'agissait de faire du brouhaha, des petits phrases… On a besoin par exemple d'une ambiance " couloir ", qu'on entende parler derrière les dialogues… Je me souviens qu'on allait manger au restaurant à côté des studios, avec le type qui faisait la voix de John Wayne, Raymond Loyer. J'étais vachement intimidé de manger avec " John Wayne " ! Je les ai tous connus après, qu'ils aient la voix de Steve Mac Queen, Eliot Ness, des voix qui ont bercé mon enfance ! Ils sont devenus des amis, mais c'était fascinant.