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Objectif Cinéma : Comment y êtes-vous venu ?

Philippe Peythieu : Un peu par hasard. J'avais une fille en bas âge, donc la nécessité de travailler sur Paris et de ne plus partir en Province. Et puis le doublage représentait un secteur d'activité en expansion. J'en avais entendu parler, et le marché du doublage a explosé avec la création de la Cinq, vers 1985. Il y avait une demande de programmes nouveaux, de voix nouvelles, il fallait doubler à toute berzingue, et j'ai démarré en profitant de ce créneau-là.


Objectif Cinéma : Donc vous êtes entré dans une mouvance de rencontres décisives.

Philippe Peythieu : Oui, il fallait frapper aux portes aussi, savoir avancer quand ça s'entrouvrait.


Objectif Cinéma : Ce qui est étonnant, c'est qu'il n'y avait pas de filière prédéterminée, on ne se disait pas " Tiens, je vais devenir comédien de doublage : quel chemin suivre ? ". Pas d'école ?

Philippe Peythieu : Si, il y a des stages qui font partie de la formation professionnelle des métiers artistiques. Il y en a un, deux ou trois par an, à Montreuil, l'I.N.A. (Institut National de l'audiovisuel) en organise aussi, tout comme un organisme dans la région Nord, à Lille donc. Ces stages sont destinés à des comédiens professionnels qui veulent faire du doublage.


Les Simpsons (c) D.R.
Objectif Cinéma : Pour revenir à vous, je me souviens vous avoir vu récemment dans une émission de télé, témoigner de votre métier, notamment à travers la série américaine des Simpsons.

Philippe Peythieu : Oui, et j'étais accompagné de " Mme Simpson ", Véronique, qui est devenue ma compagne dans la vie !


Objectif Cinéma : Le monde du doublage tend à devenir une grande famille alors ?

Philippe Peythieu : Oui et non, car il n'y a pas tant d'acteurs qui font du doublage, c'est vraiment une spécialisation, un vrai métier. Même un bon comédien, tant qu'il n'est pas suffisamment initié, ne peut pas s'adapter à une telle technique.


Objectif Cinéma : Justement, la technique : quand vous animez des stages, quels conseils donnez-vous ?

Philippe Peythieu : Que c'est du cinéma. Il faut oublier tout ce qui est théâtre, et ce n'est pas toujours facile pour un comédien, car sa formation de base, c'est le théâtre.


Objectif Cinéma : Donc on oublie son corps ?

Philippe Peythieu : Non, pas forcément, ce n'est pas la même technique. Le texte n'est pas un texte de théâtre, il faut se le réapproprier. C'est du langage parlé, ça peut être un langage quotidien, c'est " mettez-vous à la place du comédien qui est en train de tourner la scène ". Il faut s'approprier un texte qu'on découvre au fur et à mesure qu'on double, et la difficulté, c'est de se l'approprier tout de suite et de comprendre la situation. On travaille souvent dans le désordre. Alors il faut avoir tout le background dès le début, pour pouvoir cerner un comédien à l'image et essayer de piger tout de suite comment il joue une situation.