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Llan Nguyen (c) Thomas Brechignac IIAN NGUYEN
Pour une approche
de l’animation japonaise
Entretien réalisé
Par Philippe BEER-GABEL
Photos de Thomas BRECHIGNAC


Iian Nguyên, chargé de programmation et de coordination pour le festival "Nouvelles images du Japon", anciennement rédacteur au magazine Animeland, est étudiant en langue et civilisation japonaise à l’INALCO, où il prépare une maîtrise sur l’œuvre du réalisateur Takahata Isao.


ETAT DES LIEUX DU CINEMA JAPONAIS D'ANIMATION, ENCORE TROP SOUVENT DENIGRE


  Nouvelles Images du Japon (c) D.R.
Objectif Cinéma : En dépit d’un certain succès, la première édition du festival « Nouvelles images du Japon » n’a pas connu de suite en 2000. Pourquoi ?

Iian Nguyên : L’idée initiale du festival, en 1999, était de faire le constat d’une ignorance très largement partagée face à l’animation japonaise, et d’attirer l’attention sur l’existence d’une sorte de continent inconnu du cinéma ; pour autant, il ne s’agissait pas nécessairement pour nous de vouloir se lancer par la suite dans une exploration plus approfondie de ce territoire. Mais il est vrai que le succès du festival a incité l’équipe du Forum des images à organiser une seconde édition. Si cela ne s’est pas fait en 2000, c’est notamment parce qu’une telle manifestation nécessite un temps de préparation relativement long. Par ailleurs nous souhaitions présenter une actualité de la production japonaise, et cela avait plus de sens d’attendre un petit peu, afin de revenir sur cette période de 1999 à 2001 comme nous l’avons fait cette année, tant pour les longs-métrages que pour les films courts, la production télévisée ou la vidéo.


Iian Nguyen (c) Thomas Brechignac
Objectif Cinéma : Il existe, comme l’a prouvé l’affluence, un public pour ce cinéma ; or les films d’animations se font rares en salles.

Iian Nguyên : Il y a toutes sortes de raisons à cela. C’est vrai que le festival a, cette année encore, été débordé par un public venu en masse. Il y a deux ans nous avions fait plus de 10 000 entrées ; cette année ce chiffre a été dépassé dès les pré-ventes. Le public qui suit le cinéma d’animation est un public très spécifique, extrêmement actif et motivé, et notamment pour ce qui concerne l’animation japonaise, mais il n’est cependant pas suffisant pour permettre une exploitation rentable en salles. D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez assisté à tous les ateliers du festival mais le premier d’entre eux portait en particulier sur la présentation de séries japonaises dans le cadre des émissions jeunesse en France. L’assistance était constituée principalement d’un public résolument converti, ce qui a mené à un débat assez inattendu sur ce sujet avec Anne-Marie Meissonier, programmatrice d’émissions jeunesse sur le service public. Ceci étant, ce public n’est pas non plus celui que nous avions le plus en tête. En fait, nous souhaitons présenter ces films à l’audience la plus large possible afin de faire découvrir au plus de gens possible, au-delà des passionnés, les qualités de cette production.


Objectif Cinéma : Comment êtes-vous parvenus à programmer tant d’inédits ?

Iian Nguyên : Nous avons contacté directement les ayants droits japonais…