Iian Nguyên, chargé de programmation
et de coordination pour le festival "Nouvelles images du Japon",
anciennement rédacteur au magazine Animeland, est étudiant en
langue et civilisation japonaise à l’INALCO, où il prépare une
maîtrise sur l’œuvre du réalisateur Takahata Isao.
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ETAT DES LIEUX DU CINEMA
JAPONAIS D'ANIMATION, ENCORE TROP SOUVENT DENIGRE
Objectif Cinéma : En
dépit d’un certain succès, la première édition du festival
« Nouvelles images du Japon » n’a pas connu de suite
en 2000. Pourquoi ?
Iian Nguyên :
L’idée initiale du festival, en 1999,
était de faire le constat d’une ignorance très largement partagée
face à l’animation japonaise, et d’attirer l’attention sur
l’existence d’une sorte de continent inconnu du cinéma ;
pour autant, il ne s’agissait pas nécessairement pour nous
de vouloir se lancer par la suite dans une exploration plus
approfondie de ce territoire. Mais il est vrai que le succès
du festival a incité l’équipe du Forum des images à organiser
une seconde édition. Si cela ne s’est pas fait en 2000, c’est
notamment parce qu’une telle manifestation nécessite un temps
de préparation relativement long. Par ailleurs nous souhaitions
présenter une actualité de la production japonaise, et cela
avait plus de sens d’attendre un petit peu, afin de revenir
sur cette période de 1999 à 2001 comme nous l’avons fait cette
année, tant pour les longs-métrages que pour les films courts,
la production télévisée ou la vidéo.
Objectif Cinéma : Il
existe, comme l’a prouvé l’affluence, un public pour ce cinéma ;
or les films d’animations se font rares en salles.
Iian Nguyên :
Il y a toutes sortes de raisons à cela. C’est vrai que le
festival a, cette année encore, été débordé par un public
venu en masse. Il y a deux ans nous avions fait plus de 10
000 entrées ; cette année ce chiffre a été dépassé dès
les pré-ventes. Le public qui suit le cinéma d’animation est
un public très spécifique, extrêmement actif et motivé, et
notamment pour ce qui concerne l’animation japonaise, mais
il n’est cependant pas suffisant pour permettre une exploitation
rentable en salles. D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez
assisté à tous les ateliers du festival mais le premier d’entre
eux portait en particulier sur la présentation de séries japonaises
dans le cadre des émissions jeunesse en France. L’assistance
était constituée principalement d’un public résolument converti,
ce qui a mené à un débat assez inattendu sur ce sujet avec
Anne-Marie Meissonier, programmatrice d’émissions jeunesse
sur le service public. Ceci étant, ce public n’est pas non
plus celui que nous avions le plus en tête. En fait, nous
souhaitons présenter ces films à l’audience la plus large
possible afin de faire découvrir au plus de gens possible,
au-delà des passionnés, les qualités de cette production.
Objectif Cinéma :
Comment êtes-vous parvenus à programmer
tant d’inédits ?
Iian Nguyên :
Nous avons contacté directement les
ayants droits japonais…
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