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13e Festival du Film d'Action et d'Aventure de Valenciennes (c) D.R. PATRICIA LASOU
ET PATRICIA RIQUET

Festival du Film d’Action et
d’Aventure de Valenciennes
Entretien réalisé
le 13 mars 2002 à Valenciennes
Par Yves GAILLARD


Le 13e festival du film d’action et d’aventure investit la ville de Valenciennes du 20 au 24 mars 2002, et poursuit son entreprise de découverte d’une cinématographie de " l’aventure humaine " éclectique et bigarrée. Au programme notamment de la compétition 2002, un mélodrame indien (Kabhi Khushi Khabie Gham de Karan Johar), un thriller polonais (The Quiet Zone  de Krzysztof Lang) et un film de sabre coréen (Dream of a Warrior de Juny Park).

Valenciennes récompensa dans le passé des films aussi différents et originaux que  Bad Boy Bubby de Rolf De Heer (Australie 1995), Insomnia de Erik Skjoldbjaerg (Norvège 1998), The Ugly de Scott Reynolds (Nouvelle-Zélande 1998) , Georges Washington  de David Gordon Green (en 2000) ; des films distribués en France et dont le sort fut à l’image de ce festival : vite oubliés par la presse, et inconnus du grand public, malgré leurs qualités.

Le festival du film de Valenciennes a d'autres mérites : le plus évident en serait sa section " rétrospective ", qui découvre et déplie des pans oubliés ou inconnus du cinéma d’aventure : après avoir projeté en avant-première européenne une intégrale " Tsui Hark " en 1997, c’est la " Blackploitation " qui fut redécouverte en 1999. Et si le thème de ces rétrospectives peut parfois paraître anecdotique (par exemple " le sport au cinéma " en 2001), il s’agira toujours de projeter des œuvres rares (ainsi le mythique et quasi-invisible Ligne Rouge 7000 de Howard Hawks).

Cette année, le thème " Les Monstres au cinéma " donne à voir des chefs d’œuvres du fantastique ( The Other de Robert Mulligan) et de petites perles récentes (le très drôle Tremors, de Ron Underwood). D’autre part un hommage à la Hammer est prétexte à une rétrospective de 8 films (le Chien des Baskerville, le Cauchemar de Dracula, Docteur Jekyll et Sister Hyde…) en présence du scénariste Jimmy Sangster, du chef opérateur Freddy Francis et de l’actrice Ingrid Pitt.

Outre la compétition courts et longs métrages et la rétrospective, un " Hommage " est rendu chaque année à un producteur, en sa présence. Après Pierre Chevalier (Arte) en 2001, c’est au tour de Samuel Hadida, le producteur du  Pacte des Loups et de True Romance, d’être honoré par le festival avec la projection de ses films. L’occasion de voir ou revoir l’étrange Killing Zoé de Roger Avary.

Entretien avec Patricia Lasou, responsable de la programmation, et Patricia Riquet, responsable des actions pédagogiques du festival du Film d’Action et d’Aventure de Valenciennes.



  Festival du Film d'Action et d'Aventure de Valenciennes 1999 (c) D.R.
Objectif Cinéma : Quel a été votre parcours professionnel ?

Patricia Lasou : J’ai vécu une dizaine d’années à Paris, et je travaillais déjà dans le cinéma : dans la production, à la télévision, dans un journal de cinéma.

Je suis originaire de Valenciennes, et je suis revenue avec l’envie de monter un festival de cinéma. Je n’avais pas forcément pensé à Valenciennes au début, mais plutôt à Lille, ou au Touquet (station balnéaire de la côte d'Opale, ndlr). Mais le hasard m’a amené à rencontrer Jean Louis Borloo (maire UDF de Valenciennes depuis 13 ans, ndlr) qui me renvoyait une image de la ville très positive. Cette rencontre eut lieu juste avant les élections municipales de 1989 ; je lui ai parlé du projet d’un festival, et quand il a été élu, il l’a soutenu.

Nous sommes donc parties toutes les trois, Sylvie Lemaire, Patricia Riquet et moi-même, comme des " petits soldats ", parce qu’au début ça n’était vraiment pas évident. Même si la ville nous aide, nous sommes complètement indépendants, réunis en association, et nous organisons tout nous-mêmes.

Les festivals de cinéma ont lieu surtout dans des villes balnéaires ou touristiques. Même si cela a beaucoup changé depuis 13 ans, Valenciennes n’est pas une ville touristique comme peut l’être Cabourg ou Dinard. Le festival de Valenciennes est atypique : on compense énormément par un contenu, une programmation béton, et une convivialité, un ton qu’on ne retrouve pas ailleurs.