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Brian De Palma (c) David Lombourg BRIAN DE PALMA
Réalisateur et scénariste
Entretien réalisée le 17 avril 2002
Par Clémentine Gallot et Thomas Napolitano
de l’équipe de Cinélycée.com
Photos de David LOMBOURG
Merci à Raphaël LEFEVRE
   



Entretien avec le réalisateur de Snake Eyes, Le Bûcher des vanités et Scarface à l’occasion de la sortie de son dernier film : Femme Fatale.

Cinélycée : Votre nouveau film, Femme Fatale  est-il une synthèse de votre travail antérieur ou bien s’agit-il d’une nouvelle orientation ?

Brian de Palma : Je dirais que c’est une nouvelle orientation : je suis venu à Paris rendre visite à des amis et là j’ai eu l’idée d’un scénario. Je l’ai écrit, et j’ai décidé de le réaliser ici au lieu de le faire aux Etats Unis. J’ai un peu voyagé en France, j’ai trouvé les lieux de tournage, le financement et les acteurs. Mais en même temps il s’agit d’un thriller, un film noir, genres avec lesquels je suis familier.


  Brian De Palma (c) David Lombourg

Cinélycée : Rebecca Romijn-Stamos n’était connue du public qu’à travers ses films d’action (X-men, Rollerball). La choisir comme actrice principale, n’était-ce pas un peu risqué ?

Brian de Palma : Pas vraiment, il est très difficile de trouver quelqu’un qui corresponde au rôle. Elle devait être sexy, séduisante, intelligente, fourbe, dangereuse, et, bien sûr, belle à en mourir. Elle devait aussi être très bonne actrice et savoir jouer plusieurs rôles différents. Cela nous a pris beaucoup de temps.


Cinélycée : Vous avez écrit le scénario de Femme Fatale : quelle différence y a t-il entre réaliser un film de commande et un film dont vous êtes l’auteur ?

Brian de Palma : Quand j’écris un scénario j’essaye, partant d’une vision, de la rendre vivante et convaincante. Puis j’essaye en quelque sorte d’introduire les personnages, l’histoire et les émotions. Les scénarii tout écrits commencent par une trame conventionnelle, en développant les personnages, avec des scènes de discussions dans des cafés, clubs, chambres et salons plutôt ennuyeuses à tourner ; il me faut donc trouver une façon plus intéressante de raconter visuellement la scène.


Tournage de Femme fatale (c) D.R.

Cinélycée : Vous dites que lorsque vous écrivez vous-même vos scénarii, c’est plus " expérimental ". Que voulez-vous dire ?

Brian de Palma : C’est expérimental dans le sens où j’essaie toujours de trouver un moyen de donner vie à la forme visuelle, et ça demande énormément de réflexion, de recherche d’ espaces dans lesquels les acteurs vont évoluer. J’essaye d’étudier l’aspect visuel afin de toucher profondément le spectateur.


Cinélycée : Quel est votre but lorsque vous faites des films " déconstruits " tels que Snake Eyes ?

Brian de Palma : C’est l’idée de mystère, simplement. Snake Eyes est une histoire racontée de différents points de vue, et parfois, les gens qui racontent l’histoire ne disent pas la vérité. Dans ce film, on doit assembler ces différents points de vue afin de savoir ce qu’il s’est réellement passé, et choisir qui croire et de qui se méfier. C’est une histoire très intéressante, et quand on traite du mystère , il est important de distiller les informations , car si le spectateur/lecteur connaît la solution à la page 16, il n’aura pas envie de continuer jusqu’à la page 120.