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Amélie Nothomb (c) D.R. AMELIE NOTHOMB
Ecrivain
Entretien réalisé le 14 juin 2002 à Paris
Par Alexandre ARDITTI


Dans Stupeur et Tremblements, Amélie Nothomb nous racontait comment, stagiaire dans une multinationale nipponne, elle avait embrassé, bien malgré elle, la carrière de dame pipi. Harcèlement moral, humiliations, culte de l’obéissance, Amélie réglait alors ses comptes avec la culture d’entreprise à la japonaise, si incompréhensible pour un esprit occidental. Autant de thèmes que l’on devrait retrouver dans l’adaptation cinématographique du roman, signée Alain Corneau, dont le tournage vient à peine de s’achever (sortie prévue début 2003). Amélie nous parle de ce projet mais aussi de ses rapports avec le septième art.

Objectif Cinéma : Stupeur et Tremblements a été un grand succès de librairie. Comment est né le projet d’en faire un film ?

Amélie Nothomb : Tout s’est passé de manière prodigieusement rapide. Alain Corneau a contacté directement les Editions Albin Michel qui gèrent les droits de mes livres, et qui m’ont fait part du projet. J’ai accepté immédiatement car j’ai beaucoup apprécié le travail de ce metteur en scène, notamment dans des films comme Nocturne indien et Tous les matins du monde qui sont déjà deux adaptations littéraires. Le contrat a été signé au mois de février et le tournage s’est achevé mi-juin. Mais de manière générale, les choses prennent beaucoup plus de temps. Par exemple l’adaptation des Catilinaires, un autre de mes romans, est prévue depuis 1996 sous la direction de Pierre Granier-Deferre, mais le film sera finalement tourné après Stupeur et Tremblements !


  Alain Corneau (c) D.R.

Objectif Cinéma : Avez-vous été associée au projet ?

Amélie Nothomb : Pas du tout. Je pense que pour un auteur, il y a deux attitudes possibles dans ce cas là : soit il s’implique totalement dans le projet, soit il n’intervient pas du tout. Etant donné que mes compétences en matière cinématographique sont très limitées et sachant que j’avais affaire à d’immenses artistes, j’ai préféré ne pas m’en mêler et ne pas me rendre sur le tournage. Je ne me voyais pas débarquer sur le plateau en donnant mon avis sur tout, ni avoir l’air de surveiller le travail des acteurs et du réalisateur.


Objectif Cinéma : Même pas par curiosité ?

Amélie Nothomb : Je suis bien entendu impatiente de voir le résultat, mais en agissant ainsi, ma curiosité restera intacte jusqu’au soir de la première. La seule démarche que j’ai faite, c’est de lire le scénario, qui m’a semblé très fidèle au livre. Mais lorsque l’on est novice en la matière, l’écriture scénaristique se révèle assez mystérieuse.


Objectif Cinéma : C’est Sylvie Testud qui campera votre personnage. Ce choix vous a-t-il surpris ?

Amélie Nothomb : Je n’y aurais jamais pensé, mais il ne pouvait y avoir de meilleur choix. Je trouve l’idée géniale. Le plus extraordinaire, c’est que c’est la seule actrice à qui j’ai jamais écrit personnellement. C’était il y a un an et demi, pour la féliciter de son interprétation dans Les Blessures Assassines et lui dire mon admiration. A l’époque, je n’aurais bien entendu jamais imaginé qu’elle jouerait quelques mois plus tard mon propre rôle dans Stupeur et Tremblements.