Objectif Cinéma : Avez-vous eu des échos du
tournage ?
Amélie Nothomb :
J’ai eu des retours très positifs. Sylvie Testud y
effectue une véritable performance car il faut savoir
que le film est entièrement tourné en japonais.
Elle a donc du apprendre cette langue tout spécialement,
qui je vous le confirme n’est pas facile à maîtriser.
Un journaliste a même parlé d’un Furyo
au féminin, ce qui est plutôt flatteur. Mais
de toute façon, nous verrons bien lorsque le film sera
terminé.
Objectif Cinéma :
Envisagez-vous un jour de vous
frotter à l’écriture d’un scénario ?
Amélie Nothomb :
Pas du tout, bien au contraire. Et j’en ai d’autant moins
envie que des cinéastes admirables souhaitent adapter
mes livres. Je laisse donc cela aux vrais scénaristes
qui sont beaucoup plus compétents que moi en la matière.
Objectif Cinéma :
En tant qu’écrivain,
ne craint-on pas d’être quelque peu trahi par l’adaptation
de son œuvre au cinéma ?
Amélie Nothomb:
Cela m’est effectivement arrivé avec l’adaptation de
mon premier roman, Hygiène de l’Assassin. Le
film n’était pas très réussi et n’avait
finalement que peu de rapports avec le livre. Mais je ne considère
pas que cela soit grave, car cela n’empêche pas le livre
d’exister. En outre, il arrive parfois, même si c’est
rare, que certaines adaptations cinématographiques
soient plus réussies que les livres dont elles s’inspirent.
C’est le cas à mon avis du film de Bunuel, Belle
de Jour, par rapport à l’œuvre originale de Kessel.