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Nicolas Brevière (c) D.R. NICOLAS BREVIERE
Réalisateur et producteur
Entretien réalisé à Paris, le 13 juin 2002
Par Philippe BEER-GABEL


Quatre saisons, quatre régions, quatre femmes confrontées à la souffrance, au deuil. Conçu initialement comme un moyen métrage, Plus haut, premier long métrage de Nicolas Brevière, s'impose dans les salles comme un long métrage sensible, animé par des comédiennes investies où sons et images sont traités à égalité. Plus connu des cinéphiles comme producteur de courts métrages de fictions et de documentaires au sein de Local Films, Nicolas Brevière porte ici la double casquette de producteur / réalisateur et nous dévoile les tenants et aboutissants de cette délicate position.



Objectif Cinéma : Quel a été ton parcours ?

Nicolas Brevière : J'ai fait des études à Sciences Politiques, avant de faire mon service national comme coopérant au Guatemala, où je m'occupais du service audiovisuel d'une entreprise. Suite à cette expérience, on m'a proposé d'aller au Mexique pour prendre en charge les programmes d'une télévision culturelle. Ce que j'ai fait pendant un an et demi. Quand je suis revenu en France, je ne savais pas encore trop quoi faire, et je n'avais pas assez d'expérience pour travailler à la télévision. Je suis alors entré dans une association, le Centre Européen de Formation à la Production de Films, qui dépendait d'un syndicat de producteurs de films, l'A.F.P.F. (Association Française de Producteurs de Films), où se trouvaient la plupart des grands producteurs des années 70-80, comme Anatole Dauman et bien d'autres. Là, je m'occupais des formations à la production de films pour les intermittents du spectacle. Il fallait expliquer comment monter une société de production, comment la gérer et comment produire des films. Je devais choisir des intervenants, faire des itinéraires pédagogiques, etc.

  Regarde la mer (c) D.R.

Cela ne m'était jamais venu à l'idée de monter ma propre société de production. Je me suis dit que ce n'était pas si difficile. J'ai retrouvé alors par hasard François Ozon, que j'avais connu quelques années plus tôt. Il sortait de la Fémis et voulait réaliser un court métrage, qui à l'époque s'appelait Sous le sable. Une histoire entre un père et son fils. Il a fini par me convaincre de le produire. Et j'ai monté ma société, Local Films, pour produire ce film. Le montage financier de ce film ne s'est pas fait rapidement, et dans l'intervalle, j'ai commencé à produire d'autres films, notamment un documentaire sur un musicien de jazz pour Paris Première. Entre temps, François Ozon a eu l'idée d'un autre court métrage qui devait se tourner très vite et très légèrement : Scènes de lit. On l'a tourné quasi immédiatement. Et à peine terminé ce film, il a commencé les repérages pour Sous le sable, qui, à un mois du tournage, a complètement changé. Le scénario ne l'intéressait plus et les repérages lui avaient donné des idées pour une autre histoire : Regarde la mer. Le film s'est alors monté en coproduction avec Fidélité Production.


Objectif Cinéma : Comment s'est passé cette collaboration entre Local Films et Fidélité Productions pour Regarde la mer ?

Nicolas Brevière : Je me suis surtout occupé de la préparation, du tournage et d'une partie de la post-production et eux se sont occupés avant tout de la post-production.


Objectif Cinéma : A quelles difficultés un jeune producteur est confronté avant de monter sa société de production ?

Nicolas Brevière : Contrairement à d'autres producteurs qui ont suivi un parcours d'assistant à la production avant de se lancer, je n'étais pas du tout immergé dans un milieu professionnel qui me permette d'avoir suffisamment de contacts pour monter ma boîte, même si en même temps, j'avais suffisamment de connaissances pour le faire. Il y avait notamment tous ces intervenants que je faisais venir au Centre de Formation à la Production de Films. C'étaient des gens qui représentaient les Sofica ou les chaînes de télé. Le but était de savoir "qui est qui". Je connaissais tout le monde sans les connaître pour autant personnellement.