Quatre saisons, quatre
régions, quatre femmes confrontées à
la souffrance, au deuil. Conçu initialement comme un
moyen métrage, Plus haut, premier long métrage
de Nicolas Brevière, s'impose dans les salles comme
un long métrage sensible, animé par des comédiennes
investies où sons et images sont traités à
égalité. Plus connu des cinéphiles comme
producteur de courts métrages de fictions et de documentaires
au sein de Local Films, Nicolas Brevière porte ici
la double casquette de producteur / réalisateur et
nous dévoile les tenants et aboutissants de cette délicate
position.
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Objectif
Cinéma : Quel a été
ton parcours ?
Nicolas Brevière : J'ai
fait des études à Sciences Politiques, avant
de faire mon service national comme coopérant au Guatemala,
où je m'occupais du service audiovisuel d'une entreprise.
Suite à cette expérience, on m'a proposé
d'aller au Mexique pour prendre en charge les programmes d'une
télévision culturelle. Ce que j'ai fait pendant
un an et demi. Quand je suis revenu en France, je ne savais
pas encore trop quoi faire, et je n'avais pas assez d'expérience
pour travailler à la télévision. Je suis
alors entré dans une association, le Centre Européen
de Formation à la Production de Films, qui dépendait
d'un syndicat de producteurs de films, l'A.F.P.F. (Association
Française de Producteurs de Films), où se trouvaient
la plupart des grands producteurs des années 70-80,
comme Anatole Dauman et bien d'autres. Là, je m'occupais
des formations à la production de films pour les intermittents
du spectacle. Il fallait expliquer comment monter une société
de production, comment la gérer et comment produire
des films. Je devais choisir des intervenants, faire des itinéraires
pédagogiques, etc.
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Cela ne m'était jamais
venu à l'idée de monter ma propre société
de production. Je me suis dit que ce n'était pas si
difficile. J'ai retrouvé alors par hasard François
Ozon, que j'avais connu quelques années plus tôt.
Il sortait de la Fémis et voulait réaliser un
court métrage, qui à l'époque s'appelait
Sous le sable. Une histoire entre un père et
son fils. Il a fini par me convaincre de le produire. Et j'ai
monté ma société, Local Films, pour produire
ce film. Le montage financier de ce film ne s'est pas fait
rapidement, et dans l'intervalle, j'ai commencé à
produire d'autres films, notamment un documentaire sur un
musicien de jazz pour Paris Première. Entre temps,
François Ozon a eu l'idée d'un autre court métrage
qui devait se tourner très vite et très légèrement
: Scènes de lit. On l'a tourné quasi
immédiatement. Et à peine terminé ce
film, il a commencé les repérages pour Sous
le sable, qui, à un mois du tournage, a complètement
changé. Le scénario ne l'intéressait
plus et les repérages lui avaient donné des
idées pour une autre histoire : Regarde la mer.
Le film s'est alors monté en coproduction avec Fidélité
Production.
Objectif Cinéma :
Comment s'est passé cette collaboration entre Local
Films et Fidélité Productions pour Regarde
la mer ?
Nicolas Brevière : Je
me suis surtout occupé de la préparation, du
tournage et d'une partie de la post-production et eux se sont
occupés avant tout de la post-production.
Objectif Cinéma : A
quelles difficultés un jeune producteur est confronté
avant de monter sa société de production ?
Nicolas Brevière : Contrairement
à d'autres producteurs qui ont suivi un parcours d'assistant
à la production avant de se lancer, je n'étais
pas du tout immergé dans un milieu professionnel qui
me permette d'avoir suffisamment de contacts pour monter ma
boîte, même si en même temps, j'avais suffisamment
de connaissances pour le faire. Il y avait notamment tous
ces intervenants que je faisais venir au Centre de Formation
à la Production de Films. C'étaient des gens
qui représentaient les Sofica ou les chaînes
de télé. Le but était de savoir "qui
est qui". Je connaissais tout le monde sans les connaître
pour autant personnellement.
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