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Nicolas Brevière (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quels enseignements tires-tu du métier de producteur ?

Nicolas Brevière : Qu’il faut être persévérant car tout finit par arriver. Les auteurs de courts métrages ont trop souvent tendance à se décourager. Sur la longueur, les choses arrivent à se faire. Cette attente est nécessaire, elle permet de faire mûrir un projet.


Objectif Cinéma : Comment s'est effectué ton passage à la réalisation ?

Nicolas Brevière : Assez naturellement. C'est une envie assez ancienne, j'avais déjà réalisé des films en super 8 avant d'être producteur. Produire me prenait tellement de temps que je ne pensais plus réaliser un jour. Puis c'est revenu sous la forme d'un pari avec une chef-opératrice qui avait souvent travaillé sur les films que j'avais produits. J'ai évoqué avec elle l'idée de tourner avec quatre comédiennes qu'elle connaissait bien aussi. J'ai fini par écrire un scénario et nous avons tout de suite commencé à travailler.


Objectif Cinéma : L'activité de production te prend énormément de temps. Comment t'es-tu organisé pour le tournage de ce film ?

Nicolas Brevière
: Il était prévu que le tournage serait assez fragmenté et que chaque partie du film serait tournée sur une saison. On tournait donc tous les quatre ou six mois. A chaque fois, cela ne me prenait qu'une semaine de tournage. C'était donc assez facilement gérable. Et comme j'avais des idées très précises quant aux comédiens et aux lieux, ça allait très vite.

Les quatre comédiennes savaient qu'elles étaient à tour de rôle l'héroïne d'une partie du film et qu'elles revenaient au cours du film dans un rôle plus secondaire.


  Plus haut (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour toi le film n'avait pas d'autre forme que celle du portrait ?

Nicolas Brevière : Non, j'ai envisagé de changer lors du montage et je me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas : je n'avais pas assez de passerelles entre les histoires, elle n'avais pas été écrite autrement.


Objectif Cinéma : Le film devait initialement prendre la forme d'un moyen métrage. Comment est-il devenu un long ?

Nicolas Brevière : On s'en est rendu compte entre le tournage de la dernière partie du film et le montage. La dernière partie du film avec Lucia Sanchez était beaucoup plus longue que ce que j'avais imaginé. En la tournant, on se disait qu'il serait difficile de faire un film de moins d'une heure. Je me disais qu'il ferait peut-être une heure cinq ou une heure dix. On faisait des pré-montages à l'issue du tournage de chacune des parties, sachant qu'une fois le tournage terminé, nous envisagions un deuxième montage (du film dans son intégralité) avec un autre monteur. C'est seulement à ce moment-là, qu'il nous est apparu avec évidence que le film serait un long métrage d'1h 20 environ.


Objectif Cinéma : Les frais d'édition sont-ils importants ?

Nicolas Brevière : On savait dès le départ qu'il y aurait cinq copies du film, de l'affichage, et c'est tout. Ensuite il y a l'attaché de presse, la conception de l'affiche, le dossier de presse. Tout cela a un coût.


Plus haut (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quelle a été pour toi la difficulté d'avoir les deux casquettes de producteur et de réalisateur ?

Nicolas Brevière : C'est à plusieurs niveaux. D'abord pendant le tournage. J'ai travaillé avec des techniciens qui avaient souvent travaillé sur des courts métrages que j'avais produits. Au moment de réaliser mon film, je ne savais plus trop quel statut j'avais par rapport à eux. Et je ne savais pas non plus comment eux me voyaient. Je devais aussi régler tous les petits problèmes qui interviennent sur un tournage et qui sont résolus d'habitude par le directeur de production ou le producteur. Ensuite, lors de la distribution, le fait d'être producteur de mon propre film m'oblige à entendre des choses qu'un réalisateur n'entend pas forcément quand son film sort. Par exemple que tel exploitant n'a pas aimé ton film.