|
 |
|
|
Objectif
Cinéma : Avez-vous une
préférence pour les décors naturels ou
les studios ?
Bruno Beaugé : L'architecture
d'un lieu existant nous pousse vers quelque chose, nous donne
une contrainte. Je ne suis pas effrayé par la page
blanche, mais j'aime bien baser un décor sur des matières
préexistantes, authentiques. Même si c'est pour
les cacher, comme ce fut le cas dans Les âmes fortes,
où un décor entier a été construit
à l'intérieur d'un café années
soixante-dix. Pourtant on sent quelque chose en plus, par
exemple un rapport à l'espace qui nous est imposé,
ou bien la façon dont s'infiltre la lumière
du jour. Ce n'est pas le cas en studio où tout est
maîtrisé, où il n'y a pas d'accident.
J'aime travailler avec Raoul Ruiz, car il fonctionne de la
même manière. Je pense qu'il est plus heureux
en décors naturels, où il peut saisir l'inattendu
au vol et se l'approprier.
Et puis il faut dire que le studio a ses contraintes, ses
horaires. Quand j'investis un lieu, j'y suis chez moi, j'aime
entrer et sortir de mon décor à ma guise. Ensuite,
je le livre au réalisateur et il en fait ce qu'il veut.
Objectif Cinéma : Quelles
sont vos sources d'inspiration ?
Bruno Beaugé : Enfant,
j'ai grandi dans l'Oise, près de deux châteaux
qui m'ont marqué : Verderonne, où les propriétaires
avaient créé un centre culturel fréquenté
par Cocteau, Picasso et Bunuel qui y a tourné une partie
de La voie lactée ; un peu plus loin, le château
de Raray que l'on voit dans La belle et la Bête.
Il y avait également dans ma famille un manoir en Bretagne,
construit entre le Moyen-âge et la Renaissance. Avec
un tel patrimoine, on devient sensible aux murs, à
la pierre. Ce n'est pas une vision d'aristocrate de province,
mais visiter des demeures, des châteaux dont certains
tombaient en ruine, devenait un but de promenade, et j'aimais
la beauté et la poésie de ses lieux hors du
temps.
 |
|
2001 Les âmes
fortes de Raoul Ruiz
2000 Comédie
de l'innocence de Raoul Ruiz
1999 Le Temps retrouvé
de Raoul Ruiz
1997 Ni vue ni connue
de Pierre Lary (TV)
1993 Julie,
bientôt 12 ans et demi d’Olivier Langlois
(TV)
1980 L’œil du maître
de Stéphane Kurc
1978 Le Fils puni
de Philippe Collin
1978 L’hypothèse
du tableau volé de Raoul Ruiz
1977 La Vocation
suspendue de Raoul Ruiz
1982 Les Trois couronnes
du matelot de Raoul Ruiz
|
|
|