Entretien
réalisé aux Rencontres
Audiovisuelles de Lille le 3 mai 2002
Par Yves Gaillard
Le Festival International
Visionaria, créé en 1991 à Sienne
(Italie) est dédié à la vidéo
sous toutes ses formes. Sa compétition est ouverte
aux court-métrages pros et amateurs, pour une durée
maximale de 15 minutes. Depuis deux ans, le festival a créé
une section dévolue à la vidéo d’art
et aux arts plastiques, Immaginativa (cf site du festival).
A l’occasion des Rencontres
Audiovisuelles de Lille, une " Carte Blanche "
à Visionaria permit d’apprécier quelques-uns
des films primés ces dernières années :
du documentaire à l’animation, en passant par la fiction
classique, les choix de sélection de Visionaria
se caractérisent par un goût réjouissant
pour le subversif, le bizarre et le burlesque. Sa compétition,
largement ouverte aux amateurs de toute âge, offre ainsi
une " visibilité " à des
films fragiles, mais toujours porteurs d’une véritable
ambition artistique et ce, quel que soit leur niveau technique.
Depuis quelques années,
Visionaria développe un réseau de coopération
avec d’autres festivals vidéo à l’échelle
européenne et internationale.
Duccio Balducchi, l’un
de ses fondateurs, nous présente ce festival et ses
ambitions, esthétiques mais aussi politiques. Dans
l’Italie berlusconienne, l’engagement éthique de Visionaria
doit être plus que jamais encouragé.
Objectif
Cinéma : Quel champ
de l’audiovisuel recouvre le festival ?
Duccio Balducchi : Il
y a trois branches : Visionaria est la compétition
de court-métrages vidéo qui se répartit
en plusieurs sections : fiction, animation et documentaire,
avec une durée maximale de 15’. La fiction comprend
elle-même deux sections, la fiction " classique ",
et la fiction comique, " Comique et Démentiel ".
Ensuite il y a Vision Aire, une branche ouverte
sur l’art vidéo et la vidéo-installation. Cette
année, nous avons mis en place un prix intitulé
" Immaginativa 10X10X10 " qui a pour unique
contrainte de proposer une installation vidéo susceptible
de s’inscrire dans un cube de 10 cm de côté…
(1)
Et il y a finalement Visionaria International, une
fenêtre ouverte sur des festivals du monde entier. Lors
de la dernière édition, nous avons invité
le festival autrichien de Linz, qui émane d’une des
plus grandes écoles de " computer graphics "
d’Europe, et le " Auburn Festival for Children and
Young Adults " de Sydney, qui est très intéressant
car il propose des films réalisés par des enfants
et des adolescents. On essaie de donner de plus en plus d’informations
et d’ouverture sur d’autres cultures et d’autres pays (2).
Objectif Cinéma : Quelle
est l‘origine de la création du festival Visionaria ?
Duccio Balducchi :Tout
est parti de l’amour de l’audiovisuel. La personne qui s’est
lancée dans cette aventure et qui maintenant est le
directeur artistique du festival – devenu depuis un festival
international - s’appelle Mauro Tozzi (3). C’est un photographe
de très bon niveau, qui dans l’évolution de
son rapport à l’image, est arrivé évidemment
à la vidéo. La première édition
a eu lieu en 1989. Le festival s’adressait alors aux vidéastes
amateurs. Il a commencé avec un soutien ridicule, l’équivalent
de trois repas, dans une petite salle d’arrondissement de
la ville de Sienne.
Il faut savoir qu’en Italie, à la différence
de la France ou des pays nordiques, il n’y a pas vraiment
de culture du court-métrage. C’est pourquoi nous ouvrons
la compétition à tous les films, amateur et
professionnel.