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Bsss (c) D.R.

Je suis personnellement arrivé lors de la troisième édition (les deux premières avaient un peu valeur de test). En 1991 donc, j’ai été invité pour présenter le festival ; les gens qui s’en occupaient à l’époque - dont il reste aujourd’hui un noyau de trois personnes - m’avaient demandé de prendre en charge toute la partie " spectacle ". Ils souhaitaient que les soirées ne soient pas des soirées habituelles de festivals, celles où l'on s’assied, où quelqu’un s’adresse au public avec une voix basse et beaucoup de pudeur pour présenter le film.

On a commencé à introduire des films hors-concours, à avoir des invités, et à faire des petits spectacles : des performances, des concerts, toutes choses qui, à notre avis, font partie de la création audiovisuelle. On y trouve de la musique, de la parole dite et écrite, de l’image, tout ce qui amène à la peinture et à la photographie…Toutes les branches de l’art sont concernées quand il s’agit d’audiovisuel.

À partir de là, on a commencé à évoluer ; on a établi des liens avec la municipalité de Sienne, mis en place des partenariats avec des institutions locales. Et l'on a finalement changé le nom de la manifestation, car elle prenait de plus en plus d’ampleur, et nos interlocuteurs n’étaient plus seulement des amateurs, mais aussi des professionnels. A partir de là, a été inventé le nom et l’identité Visionaria.

Depuis, on a fait le festival tous les ans, sauf en 1995, date à laquelle il n’y a pas eu de festival, en signe de protestation contre le désintérêt que montraient nos interlocuteurs institutionnels. Les films affluaient, la qualité des films s’améliorait, le festival prenait de l’ampleur, et on ne pouvait plus être considéré comme un petit festival local à qui l’on donne trois fois rien, sans même parler d’argent, mais de considération. On a donc remis en cause la question dans son entièreté, et les rapports ont changé.

En 1996, on a pu ainsi changer de lieu. Je parle du festival, puisque l’association n’a pas encore de locaux ; c’est d’ailleurs terrible, car on a une médiathèque de plus de 10000 titres, mais pas de mètres carrés.


Objectif Cinéma : Comment organiser un festival pendant plus de 10 ans sans avoir de bureau central ?

Duccio Barlucchi : C’est une bonne question, je me le demande aussi ! On a utilisé nos propres moyens. On avait de l’argent, on a une organisation qui boucle le budget du festival. La majorité des frais concerne toute la logistique : la technologie de diffusion, les communications, le travail d’image… mais la question la plus urgente est de trouver un lieu qui puisse accueillir toutes les potentialités du festival.


  (c) D.R.

Objectif Cinéma : Essayez-vous d’inviter le plus grand nombre de réalisateurs-participants ?

Duccio Barlucchi : Au fur et à mesure du développement du festival, les participants envoyaient des œuvres de plus en plus loin. Il se posait alors le problème de pouvoir les faire participer au festival. On a alors commencé à consacrer une partie du budget à l’accueil des réalisateurs. Ils sont hébergés, bien accueillis, mais ils ne sont pas défrayés…(rires).


Objectif Cinéma : Comment se compose l’équipe ?

Duccio Barlucchi : L’équipe se compose d’une dizaine de personnes, qui s’occupent de choses très différentes. Mauro Tozzi est directeur artistique, chargé de l’organisation, quant à moi, je gère les évènements ponctuels, et l’aspect relations publiques. Notre comité de direction n’est pas pyramidal, il n’y a pas de hiérarchie. Toutes les décisions se prennent de manière collégiale. Nous essayons de décentraliser les différentes compétences, mais aussi de créer des autonomies à l’intérieur.