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Objectif
Cinéma : Il y a
une part de réflexion importante dans le contenu du
festival.
Duccio Barlucchi :
Nous considérons que l’opération intellectuelle
qui est le " toit " de notre travail part
d’une réflexion sur la culture de l’image : soit
sur les images, soit sur la réflexion sur les images,
soit sur les thèmes que les images traitent. Nous avons
des liens avec l’université de Sienne, qui a une section
cinéma et communication. Cette année, on a monté
un projet qui s’appelait " Simulation de Guerre ",
et qui portait sur l’image des conflits actuels que donnent
les reportages, et aussi sur la manipulation de l’information.
On a organisé une table ronde avec des experts nationaux
et internationaux.
Nous avons aussi une autre collaboration avec le Comitato
Pari-Opportunita . C’est un comité officiel
inscrit dans toutes les institutions publiques, du ministère
à l’arrondissement, et qui traite de la parité
des droits entre les hommes et les femmes. On a donc créé
une catégorie, " Comment tu me penses ",
qui montre le regard que les hommes portent sur les femmes,
et les femmes sur les hommes. C’est une catégorie transversale :
les films qui y participent n’y appartiennent pas seulement,
mais peuvent aussi être inscrits dans les autres sections.
Objectif Cinéma : Visionaria
participait aux Rencontres Audiovisuelles de Lille. Pourquoi
est-ce nécessaire de se " donner à
voir " ?
Duccio Barlucchi : Déjà
l’année dernière, nous avions eu une " participation ",
et cette année nous avons une " Carte Blanche ",
qui est une sélection de notre palmarès 2001.
Je suis présent à Lille en tant que représentant
de Visionaria, mais aussi pour " introduire "
le festival. Cette année, on a participé, soit
avec une sélection des films, mais aussi avec une présence réelle,
à plusieurs festivals italiens et internationaux.
Objectif Cinéma :
Vous n’êtes pas limité
à l’Europe dans ce travail de reconnaissance ?
Duccio Barlucchi : Non, si ce n’est pas l’Europe,
ce sont les Etats-Unis, le Japon, ou l’Australie. Sinon, ce
sont des festivals qui ont souvent des moyens très
réduits. Et nous-mêmes n’avons pas le budget
pour envoyer nos représentants à droite et à
gauche dans le monde entier.
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Objectif
Cinéma : Y a-t-il
un suivi des réalisateurs primés ? Certains
se dirigent-ils vers le long-métrage ?
Duccio Barlucchi : Nous
ne pouvons évidemment pas les aider à franchir
le cap du professionnalisme, mais nous avons le plaisir de
savoir que, pour les " videomakers ",
être retenus dans la phase finale de Visionaria
est un atout de plus. Cette année on a reçu
plus de 400 films, et nous avons pu en présenter 80
au public. Il y a de plus en plus de films envoyés
et de plus en plus de spectateurs qui viennent les voir :
la formation du public et le gain de réputation des
œuvres entrent dans nos objectifs. Car il ne faut pas oublier
que les court-métrages ont beaucoup de difficulté
à être montrés, et que les festivals sont
souvent leur seule vitrine. Certains disposent de moyens technologiques
incroyables avec le numérique, mais sont rarement diffusés.
Objectif
Cinéma : Dans les
films présentés au cours de la " Carte
Blanche ", il y a une grande diversité de
propos, mais aussi, semble-t-il, d’âges.
Duccio Barlucchi : Le
public est composé de gens très jeunes et de
professionnels affirmés, avec des âges avancés,
très avancés parfois. Le festival doit être
ouvert à tout public et à tous les auteurs.
On essaie d’avoir au sein des catégories des éventails
assez vastes pour que chacun puisse y trouver sa place.
On essaie aussi de sélectionner et d’encourager des
auteurs qui manquent de moyens techniques alors qu’ils ont
des sujets intéressants. Par exemple, on a créé,
en collaboration avec un studio de montage, un prix dédié
à des œuvres qui pourraient être bonnes pour
leur sujet ou leurs idées, mais qui ne le sont pas
à cause de la technique. Le produit suivant peut être
alors pensé en fonction des compétences techniques
disponibles en postproduction.
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