Jérôme Bonnell
est un jeune homme de 25 ans à l’air léger et
inquiet à la fois. Peut-être parce que l’expérience
de l’interview, nouvelle pour lui, l’obligeait à retourner
avec bonheur dans son film sans qu’il se donne le droit de
s’y perdre. Il nous parle de son premier long métrage,
Le chignon d’Olga, qui fait suite à trois courts
métrages, Liste rouge et Pour une fois,
tournés en 2000, et Fidèle, tourné
en 1999.
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Objectif Cinéma :
Pourriez-vous nous éclairer
sur l’origine du projet, et peut-être plus généralement sur
l’origine de votre envie de cinéma ?
Jérôme Bonnell :
C’est très difficile de répondre à ce genre de question. Pourquoi
on a envie de faire du cinéma ? J’en rêve depuis que je suis
tout petit. A un moment donné, j’ai fais une fac de cinéma,
j’y suis resté deux ans, c’était bien, mais il n’y avait pas
beaucoup de matériel. J’avais déjà travaillé sur des tournages
avant, j’écrivais déjà… Dès que j’ai pu faire un court-métrage,
j’ai arrêté. L’idée du diplôme était un peu absurde.
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Objectif Cinéma :
Les courts sont un préambule
au long ?
Jérôme Bonnell :
Sûrement, mais je ne l’ai jamais analysé. Je m’en suis rendu
compte après coup. C’est vrai qu’il y a toujours une relation
ambiguë entre un garçon et une fille, le lien fraternel. On
dit toujours que le court-métrage est un exercice pour le
long, mais je n’aime pas trop cette idée. Ou bien chaque film
est un exercice… D’ailleurs j’ai deux projets : l’un de court-métrage,
l’autre de long-métrage. Ça ne me dérange pas du tout de retourner
au court, si l’histoire s’y prête. Après, la question du format,
c’est aussi une question de diffusion, pas seulement d’envie.
Un long métrage doit faire plus d’une heure pour que les gens
en aient pour leur argent. Chaque film est un exercice, chaque
film, long ou court, est une histoire que l’on a envie de
raconter… Bien sûr, les courts ont été un bon tremplin financier
pour le long. Le montage financier s’est fait assez vite pour
un film français aujourd’hui, parce que j’ai demandé très
peu d’argent aux chaînes de télé ; du coup, j’étais assez
libre, car il n’y avait pas d’acteurs connus etc… Le budget
total à été de cinq millions de francs environs, ce qui est
peu aujourd’hui pour un film français.
Objectif Cinéma :
Comment avez-vous trouvé vos
acteurs ?
Jérôme Bonnell :
Je ne cours pas après les acteurs connus. Je les ai choisis
parce qu’ils me plaisaient. Nathalie Boutefeu (Alice) a joué
dans mes courts-métrages, c’est une amie, on se connaît depuis
plusieurs années. C’était presque écrit pour elle. J’avais
envie qu’elle soit dans le premier long. Serge Riaboukine,
je ne le connaissais pas personnellement, mais je l’aimais
beaucoup dans ses films, et je ne pouvais pas imaginer que
quelqu’un d’autre prenne son rôle. Florence Loiret-Caille
(Emma), je lui ai fait faire des essais, et pour le rôle de
Julien, j’ai rencontré beaucoup d’acteurs, mais je me suis
rappelé de Hubert Benhamdine (Julien) parce que je l’avais
filmé dans une pièce il y a quatre ans, il n’avait jamais
joué auparavant.
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