Objectif Cinéma :
Quel est l’économie
de la manifestation ?
Frédéric Thibaut :
Extrême Cinéma est une programmation de la Cinémathèque
de Toulouse. À ce titre il n’y a pas de budget spécifique
alloué à Extrême. Nous concevons la programmation
avec le souci de montrer des films issus de la collection
et d’aller chercher à l’extérieur des inédits
ou d’organiser des avant-premières, comme ce fut le
cas cette année. Nous fonctionnons au coup par coup
pour rééquilibrer la balance. Si certains sont
prêts à payer des fortunes pour montrer des soi-disant
films cultes, tant mieux. Nous on ne peut pas se le permettre,
et de toute façon il y a des limites à ne pas
franchir de ce côté-là. Mais encore une
fois Extrême fait partie intégrante de la Cinémathèque
de Toulouse, il est hors de question que Extrême Cinéma
se déroule autre part, ou alors je n’en ferais plus
partie.
Pour les sponsors, nous n’en avons pas. Nous pratiquons par
contre le partenariat, basé sur de l’échange
de logos ou bien quelques places gratuites avec un gratuit
hebdomadaire (Intra-Muros), une radio indépendante
(Radio Campus) et un restaurant (la Lune d’Enfer). En dehors
de ça, rien.
Objectif Cinéma :
Pourquoi ne pas intégrer
l’expérimental dans la programmation ?
Frédéric Thibaut :
La question nous est souvent posée. D’un côté,
cela nous tente, bien que pour le moment notre culture est
très faible dans le domaine. D’un autre côté,
nous avons programmé des films d’exploitation qui sont
véritablement proches de l’expérimental :
je pense à l’hommage que nous avons rendu à
Doris Wishman (4) en 2001. Cette année nous avons ouvert
une brèche avec Kenneth Anger, c’était un essai
au final assez concluant. Je pense que nous allons poursuivre
l’expérience, mais sans que le cinéma expérimental
ne devienne notre fer de lance, car d’autres festivals et
manifestations s’en occupent mieux que nous.
Objectif Cinéma :
Avez-vous eut des remarques,
des critiques concernant le nom de la manifestation ?
" Extrême ", c’est non seulement
pas " politiquement correct ", mais
brûlant : surtout dans le Sud, non ?
Frédéric Thibaut :
Lorsque nous avons trouvé le terme Extrême Cinéma,
c’était avant tout pour aiguiller le public sur ce
qu’ils allaient voir. Certains trouvent le nom réducteur,
d’autres racoleurs, mais nous n’avons pas eu à subir
de sérieuses critiques. Extrême Cinéma
s’accompagne d’un visuel qui pose une base de distanciation
donc pas de méprise possible sur nos intentions.
Objectif Cinéma :
Quels sont vos projets ?
Frédéric Thibaut :
On aimerait faire venir William Lustig…On avait fait venir
Frank Henenlotter l’an dernier, et ça a été
une excellente expérience. Mais c’est une question
d’argent…
1)The Pain Game, de Neon Weiss
et Cleo Dubois (2000) est un " film
pédagogique sur le sado-masochisme ",
décrivant l’ordonnance d’une séance
en présence de Madame Cleo Dubois, directrice
de l’Académie des Arts Sadomasochistes. 2)La Goulve,
de Mario Mercier (1972) le premier film " érotistérique ". 3) Vase de Noces de
Thierry Zeno (1974) 4) Dorsi Wishman est
la pionnière de la sexploitation aux
Etats-Unis et du film de nudistes, avec des
films comme Nude on The Moon (1960),
Bad Girl Go to Hell (1965) ou Deadly
Weapons (1970) avec Chesty Morgan (John
Waters rendit hommage au film dans une scène
de Serial Mother).
Organisateurs du festival : Frank
Lubet, Alex Masson, Professeur Thibaut. Extrême Cinéma :
à la Cinémathèque de Toulouse,
à la fin-mai.
Programme
2002 : " Rites d’Amour et de
Mort " Cruising (1981) de Wiliam Friedkin Des Morts (1979) et Vase de Noces (1974)
de Thierry Zeno Les Diables (1971) de Ken Russel L’Empire des Sens (1976) de Nagisa Oshima La Fiancée de Dracula (2001) et
Le Viol du Vampire (1969) de Jean Rollin La Goulve (1972) de Mario Mercier L’Invasion des Morts-Vivants (1966) de
John Gilling The Pain Game (2000) de Cleo Dubois et
Neon Weiss Thérèse (1986) de Alain
Cavalier Vaudou (1976) de Jean-Luc Magneron Vorace (1999) de Antonia Bird Visitor Q (2000) de Takashi Miike