Hannes Stöhr est né en
1970 en Allemagne de l’ouest à Hechingen-Sickingen. Suite
à des études de droit européen à
l’Université de Passau, il intègre en 1995 le
département de scénario et réalisation
du German Film and Television Academy (DFFB) à Berlin.
En 1999, son court métrage Berlin is in Germany
est remarqué au Festival de Postdam. Son film de fin
d’études est la version longue de ce court métrage.
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Cinélycée :
Pourquoi ce titre ?
Hannes Stöhr : Un
jour que j’aidais un petit garçon à faire ses
devoirs d’anglais, j’ai lu dans son cahier: " Berlin
is in Germany ". Il y a quelques années il aurait
écrit "East Germany" ou "West Germany".
La question pour mon personnage, Martin, qui sort de prison,
est de savoir comment gérer ces changements qu’il a
juste vus à la télévision.
Cinélycée :
C’est plutôt tragique l’histoire
de cet homme qui se bat pour quelque chose qu’il rate, puisqu’il
est en prison au moment de la chute du mur.
Hannes Stöhr : Oui
mais j’ai un peu changé le scénario. Une amie
qui travaille dans une prison m’a raconté qu’il y avait
depuis cinq ans des prisonniers de l’ancienne Allemagne de
l’Est qui n’avaient pas été libérés.
J’ai trouvé ça très grave. Ca m’a rappelé
ce film de Rossellini où le personnage, Toto, sort
de prison lorsque la deuxième guerre mondiale est terminée,
et se rend compte que tous les immeubles sont détruits.
J’ai ainsi décidé de donner à mon film
une dimension absurde, cependant l’histoire des hommes dans
les prisons était tragique. Un type, par exemple, était
entré en prison en 1988, puis en 1992 était
devenu junkie, au contact de prisonniers de l’Ouest. Je ne
pouvais pas faire un film comme cela, sans espoir, sans humour.
J’ai parlé avec tous les prisonniers qui restent aujourd’hui
en prison, et aussi avec ceux qui sont sortis: à la
fin j’ai mélangé tous ces témoignages.
Il y a l’histoire du type qui travaille dans un Sex Shop,
celui qui a voulu devenir conducteur de taxi mais ne pouvait
pas, et celui qui avait un fils de onze ans.
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Cinélycée :
Etes-vous un allemand "de l’Ouest"?
Hannes Stöhr : Je
suis de l’Ouest, mais maintenant je vis à Berlin.
Cinélycée :
Comment le film a t-il été
vu par les allemands "de l’Est"?
Hannes Stöhr : Les
spectateurs de l’Est pensent que je viens d’Allemagne de l’Est!
Je pense que le succès du film à l’Est tient
beaucoup à Jörg Schüttauf . Il a été
une vedette à l’Est, notamment en 1985, avec un film
qui a été un Hit au box office. Puis il y a
eu la chute du mur, les célébrités de
l’Ouest ont pris le devant de la scène, et Jörg
Schüttauf s’est retrouvé dans des séries
minables. Ce film va de pair avec la renaissance d’un acteur
qui a beaucoup compté pour les spectateurs de l’Est.
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