Cinélycée :
Quelle est la pertinence d’un tel
sujet aujourd’hui ?
Hannes Stöhr :
Pour ceux qui ne sont pas allemands, il est difficile d’imaginer
comment était la vie dans les deux Allemagne: c’était
deux pays complètement différents. Malgré
une culture et une langue commune, c’est comme si on associait
la France et la Belgique, ce n’est pas le même pays!
Les Allemands de l’Ouest ignoraient tout de la vie culturelle,
des vedettes de l’Est. Ainsi il y a dans le film certaines
finesses que les allemands ne comprennent pas: à Berlin-Est
on a changé tous les noms des rues, y compris les noms
des résistants contre Hitler, car ils étaient
aussi communistes. C’est aussi une question de génération:
la génération de 1968, par exemple, continue
d’idéaliser la RDA: des spectateurs m’ont demandé
si c’était mieux à l’Est! C’était une
dictature il ne faut pas l’oublier, même s’il y a avait
des choses intéressantes, comme la solidarité.
Par contre, dans ma génération plus personne
ne fait la différence.
Cinélycée :
Pensiez-vous rencontrer un tel succès
?
Hannes Stöhr : Bien
sur que non. En fait, les réactions sont différentes
selon les pays. En France, l’information visuelle du film
est très bien passée: comme, par exemple, les
anciens billets avec la tête de Karl Marx. Mais en ce
qui concerne les dialogues, certains aspects ont échappé
aux spectateurs. Cela m’a fait prendre conscience que, pour
un public étranger, il importe de raconter l’histoire
de manière très visuelle, surtout quand il s’agit
de récits.
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1996 Argentinien, Suche
Europa (cm)
1997 Ravioli (cm)
1999 Berlin is in Germany
(cm)
2001 Berlin is in Germany
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