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Objectif Cinéma
: Bien sûr... et nos
amis de Technikart aiment citer le nom de ce groupe
pour préciser à leurs lecteurs que la scène
rock est bel et bien vivante au Japon.
Toshiaki Toyoda
: Qui ca ?
Objectif Cinéma
: Vous pensiez à Ryuhei
Matsuda (Gohatto) dès le départ pour
le rôle de Kujo ? Quels sont les autres acteurs au Japon
avec lesquels vous espérez travailler ?
Toshiaki Toyoda
: Oui je voulais Matsuda, ca me semblait évident qu'il
était le personnage. Maintenant, comme je vous l'ai
dit, j'aimerais travailler avec Kobozuka, même s'il
est devenu très populaire au Japon. Et puis ce genre
de star, en plus du talent, nous aide, nous les indépendants
au Japon, à trouver plus facilement le financement
pour un film. Mais ce que je préfère, c'est
découvrir des comédiens, comme je l'ai fait
pour mon premier long, Pornostar.
Objectif Cinéma
: Que faites-vous entre les
films ? La situation matérielle pour les réalisateurs
indépendants au Japon est parfois difficile, plusieurs
d'entre eux travaillent aussi pour la télévision,
le clip, la pub...
Toshiaki Toyoda
: Il m'arrive de tourner des pubs, où on est nettement
mieux payé qu'au cinéma ! Mais pas de télé
et peu de clips. Je me concentre sur le cinéma. En
fait, pour tout vous dire, ma femme gagne très bien
sa vie, et elle assure pour nous entre les films !
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Objectif Cinéma
: Vous étiez fan des
vieux films yakusa de la Toei ? Et aujourd'hui, quelqu'un
comme Takashi Miike, ça vous intéresse ?
Toshiaki Toyoda
: Si, j'ai beaucoup aimé ces films, notamment ceux
de Kinji Fukasaku. par contre, pour moi Miike c'est un peu
un mystère. Mon film Blue Spring va sortir en
France, et je sais qu'en ce moment, Miike connaît le
succès en tant que 'cult director'. Mais j'avoue ne
pas comprendre pourquoi on s'intéresse à ses
films... Ca ne m'intéresse pas tant que ca. Vous pourriez
m'expliquer, vous, pourquoi on aime Miike en France ?
Objectif Cinéma
: Vous savez, c'est en effet
un succès culte de fans hardcore ou de spécialistes,
et le public a vu relativement peu de ses films, qui sont
en général présentés à
" L'Etrange Festival ", où l'on
semble considérer à chaque édition que
le Japon incarne un vivier d'étrangetés... Miike
tourne parfois 3 ou 4 films par année, il en a bien
une vingtaine derrière lui, en plus des productions
télé. On aborde pour ainsi dire pratiquement
jamais la dimension politique de ses films, qui a un parfum
de nostalgie d'un autre Japon. Audition fut le seul
de ses films à bénéficier d'une vraie
sortie en salles. Mais vous aussi, avec Blue Spring,
vous allez présenter une image fort stylisée
de la violence au Japon.
Toshiaki Toyoda
: Oui c'est vrai, mais bien qu’il soit adapté d'un
manga, je crois que mon film affiche une véritable
dimension documentaire, comme ce fut le cas pour mes 2 autres
longs-métrages, qui eux aussi faisaient état
des formes de violence qu'on rencontre ici. Mais je me pose
souvent la question, lorsque les films Japonais contemporains
sont présentés dans les festivals à l'étranger,
si l'on s'intéresse vraiment à la situation
du Japon, à son industrie cinématographique,
ou si pour le public c'est chaque fois une occasion d'assouvir
un fétichisme de violence bizarre et exotique.
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Objectif Cinéma
: Je vous dirais déjà
que ce que l'on choisit de montrer désormais dans les
films Japonais à l'étranger, ce n'est plus le
Japon, mais Tokyo, les deux étant 2 mondes distincts.
Tokyo est devenue à la fois un laboratoire de vitesse
et un 'fantasy land', faites le calcul: Audition +
Ring + Bullet Ballet + Kairo + Battle
Royale, etc. Et les jeunes critiques voient des cultes
partout (rires) à Tokyo. Votre prochain film
traitera-t-il à nouveau d'un univers masculin, ou comptez-vous
aborder d'autres genres dans l'avenir ?
Toshiaki Toyoda
: Je viens de terminer le tournage de mon prochain film, 9
Souls, à nouveau avec Ryuhei Matsuda. C'est une
histoire d'amour, 9 hommes/9 femmes. C'est nouveau pour moi.
J'espère sortir le film l'an prochain, pour l'hiver
ou le printemps, soit pour Berlin ou Cannes, enfin, comme
je vous dis, j'espère.
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Synopsis de Blue Spring
: Davantage par ennui que par envie, Kujo devient
chef de gang dans un lycée ou les professeurs
ont abandonné le contrôle aux étudiants.
Aoki, son ami d'enfance et désormais lieutenant,
s'investit entièrement dans ce rôle.
Mais Kujo s'attache également à des
étudiants périphériques, tels
que Yukio et Ghost, ni membres du gang, ni étudiants
modèles, plutôt des excentriques que
ni le lycée ni le gang ne sauraient contenir.
Peu à peu, Kujo se lasse de ses responsabilités,
et Aoki devient la cible de ceux qui visent le poste
de Kujo. Aoki décide alors de passer l'épreuve
pour être chef, se balancer dans le vide,
du toit du lycée, en tapant des mains. Kujo,
qui avait sombré dans une indifférence
quasi-totale, réagit et se précipite
vers le toit.
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