Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Anthony Quinn (c) D.R.
Objectif Cinéma : Justement dans Eric Clapton and Friends, vous aviez le sentiment de plus filmer la musique que les gens ?

Jana Bokova : Non, je pense que c’était homogène, et de toute façon ils ne sont pas séparables. Nous étions enfermés dans le studio pendant les répétitions, c’était la condition pour pouvoir tourner, nous ne pouvions pas sortir, donc nous ne pouvions pas faire une métaphore de la musique, il a fallu se concentrer sur les répétitions. C’est d’ailleurs ce qui m’a fasciné, Clapton travaille d’une façon très secrète, il n’est entouré que des gens qui font partie du groupe, et il m’a laissé participer à ça, c’était quelque chose de complètement exceptionnel !


Objectif Cinéma : Le fait que ce soit en huis clos appelle un peu à la fiction.

Jana Bokova : Je voyais Clapton un peu comme un acteur.


Objectif Cinéma : Vous essayez de faire parler les musiciens, de les faire parler de leur vie…

Jana Bokova : Cette situation était très intime. Les portraits filmés sont ma signature, c’est un peu l’équivalent d’une photo. Je ne pouvais pas imposer mon rythme, j’étais vraiment tributaire d’eux, je ne pouvais pas prendre leur temps, il fallait que je me fasse invisible. J’avais très envie de filmer les relations qu’ils avaient entre eux. C’était tellement exceptionnel d’avoir accès à ces moments qui sont d’habitude interdits.


  Jana Bokova (c) Cécile Giraud
Objectif Cinéma : On sent une mise en scène de leur part.

Jana Bokova : C’était une découverte pour moi, je voulais savoir comment ça fonctionnait.


Objectif Cinéma : Il y a un regard patient de votre part. Les gens créent leur mise en scène, comme Sir Lawrence dans Militia Battelfield, et ce n’est qu’ensuite qu’ils se dévoilent vraiment, sans la parole…

Jana Bokova : Je les laisse vivre devant ma caméra, je ne veux pas leur indiquer ce qu’ils doivent faire, il faut qu’ils aient confiance en moi pour que je puisse les filmer. C’est vrai que je choisis les moments les plus expressifs.


Objectif Cinéma : A la fin du film, Ernestine vous dit " merci Jana de montrer comment je peux être "…

Jana Bokova : Elle était un peu conditionnée par Sir Lawrence tout au long du film, et là, elle avait la permission de faire ce qu’elle voulait. C’est un peu grâce à moi qu’elle a saisi ce moment de liberté.


Objectif Cinéma : Vous semblez vous intéresser, sinon plus, du moins autant, aux personnages secondaires qu’à votre sujet principal.

Jana Bokova : C’est très important aussi. J’aime beaucoup les petites histoires, elles sont fondamentales. Tout a la même importance dans mes films…


Objectif Cinéma : Vous employez beaucoup ce terme de personnage, qui est un terme de fiction…

Jana Bokova : J’aime mélanger les choses, je mets des acteurs dans mes documentaires et des personnes réelles dans mes fictions.