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Bruno Coulais (c) D.R. BRUNO COULAIS
Compositeur
Réalisé en novembre 2002
à l’occasion d’une table ronde
au Festival du Film Français d’Albi
Par Alexandre TYLSKI


Du 13 au 17 novembre 2002 s’est tenu à Albi (Tarn), le Festival des Œillades, comme chaque année organisé par l’association Ciné Forum. Créée en 1989, cette association de passionnés bénévoles a pour désir de faciliter la rencontre et le débat entre le public et les professionnels de l’audiovisuel, et d’éveiller l’esprit critique des spectateurs, en particulier celui de la jeunesse. Les Œillades 2002 d’Albi ont choisi de mettre en valeur cette année encore les jeunes réalisateurs, les nouveautés, mais aussi le cinéma fait par les femmes entre France et Maghreb ainsi que la musique de film.

C’est à ce titre que le festival, en partenariat avec Traxzone.com, a choisi comme Invité d’honneur, une des figures majeures de la musique de film, Bruno Coulais, à travers une Table Ronde " Entendre la musique " et un concert unique de Bruno Coulais et ses musiciens de toujours. L'occasion pour beaucoup de (re)découvrir l'intérêt d'une discipline encore trop méconnue: la musique de cinéma.


QU’EST-CE QUE LA MUSIQUE DE FILM …

Modérateur : Alexandre TylskiI - Invité d’honneur : Bruno Coulais - Intervenants : Denis Dercourt (réalisateur et professeur de musique), Bruno Stisi (enseignant) et Gérard Dastugue (journaliste).

  Le Peuple migrateur (c) D.R.
Présentations faites, Bruno Coulais est de suite confronté à la question du diable : " On dit souvent que la musique de film est redondante et ne fait que répéter le film, qu’en pensez-vous ? " Il répond en souriant que la musique de film ne doit pas doubler la narration, dans le sens de " copier ", mais doit la doubler dans le sens de " transcender. " " Quand j’ai vu Les rivières pourpres, raconte-t-il, j’ai dit à Kassovitz que je n’avais rien compris à l’histoire, mais c’est le climat du film qui m’a impressionné. Quand je vois des films, je ne m’attache pas tellement aux récits. C’est tout ce qui est étrange qui m’intéresse. "

La musique de cinéma lui semble dès lors " un laboratoire, un champ expérimental, pour les compositeurs. " Coulais a sans cesse l’œil brillant, voire espiègle, lorsqu’il évoque son art. Il en parle, enflammé, en goûtant chaque seconde " le plaisir " et " la chance " qu’il sait avoir en étant compositeur des toiles, un travail lui permettant tous les mélanges et les métissages les plus inouïs. " Pour la musique du Peuple Migrateur, on agitait des plumes ; je suis devenu très calé dans le battement de plumes, il y a une façon de remonter la main comme ça et hop ! " Coulais, l’espiègle, est devenu une référence incontournable dans l’exploration des sons, et le rapprochement des sons du monde, comme en témoigne entre autres sa partition pour Himalaya, unissant sonorités tibétaines et polyphonies corses.

Denis Dercourt (c) D.R.
Pourtant, la musique de film n’est pas toujours une partie de plaisir, on le sait. Le problème des musiques temporaires par exemple est bien là. " Je suis assez contre ça, affirme le musicien. Chaque film dégage un mystère musical et c’est excitant d’aller ailleurs, de tenter des expériences. Je ne vois pas l’intérêt de refaire une musique " à la manière de. " " Denis Dercourt, professeur de musique classique et réalisateur de plusieurs long-métrages dont un sur les musiciens classique (Les Cachetonneurs), réplique aussitôt : " Je te rassure Bruno, beaucoup de réalisateurs demandent aujourd’hui à leurs musiciens de faire de la musique à la manière de Bruno Coulais ! " Il semblerait en effet que ce dernier ait plus que jamais un impact fort sur le " son français ", voire européen. Coulais a apporté sa griffe au monde audiovisuel, à travers une musique sans exclusion ni a priori.