Objectif
Cinéma : Passer
la main, la transmission, le passage, sont des thèmes
que vous ne cessez de creusez depuis vos premiers films.
Et Coralie est un personnage dramatique bouleversant, elle
a traversé des miroirs et porte en elle des souffrances
muettes.
Jean-Claude Brisseau :
Pierre Gabaston, un très bon ami, m’a dit que ce
personnage cristallisait tout ce qui me touche profondément
dans la vie. Même si elle disparaît au monde.
Objectif Cinéma :
De quel monde, Jean-Claude ? Celui
du fric ? De l’amour ?
Jean-Claude Brisseau :
Le monde du désir, celui de notre vie quotidienne
où l’on espère obtenir la gloire, le pouvoir
et même y compris l’amour.
Objectif Cinéma :
Elle a un homme et un enfant pourtant.
Et pas Sandrine. De quel amour alors parlez-vous ? De quelle
société ?
Jean-Claude Brisseau :
Nadia, nous sommes en plein cœur du sujet. Ce que vous êtes
en train d’évoquer est le cœur de mes interrogations.
Coralie est le personnage clé de tous mes films.
Elle est portée par quelque chose d’autre. Aller
de l’autre coté de notre monde présent. En
apparence, c’est de changer de classe sociale, mais de fait,
c’était l’amour de quelque chose d’autre de totalement
différent. Et si je l’ai fait embrasser Christophe
à la fin, c’est dans un sens mystique et prométhéen.
Elle lui donne sa vie. Pour moi la fin, avec Coralie, c’est
comme pour 2001 l’Odyssée de l’espace de Kubrick,
où le bonhomme se retrouve seul et que la transcendance
lui a permis jusqu’à sa mort de trouver quelque chose.
Il y a une renaissance. Coralie triomphe.
1) " Ton film, qu’on y sente l’âme
et le cœur, mais qu’il soit fait comme un travail
des mains " Notes sur le Cinématographe,
Robert Bresson, page 35, édition Folio.
2) Mais la sucer comment
nous demande le cinéma des adultes (porno,
X etc.) ?
3)Le meurtre était
presque parfait (Dial M for Murder) 1954
4)Fenêtres
sur cour (Rear Windows) 1954
5) " Cet amour
si violent, cet amour si fragile, si tendre, si
désespéré est le fruit de
l’illusion des cœurs et de l’artifice des hommes.
Il naît, grandit, se repaît de distance.
Il meurt – il refuse de vivre – quand les yeux
se dessillent ou qu’il n’est plus rien sur quoi
s’hypnotiser. Selon ce que l’on croit, cette aura
de passion, on l’appellera imaginaire ou transcendance,
néant ou mystère de l’être.
" " A propos de Vertigo " de Barthélemy
Amengual, Le réalisme au cinéma,
page 718, éditions Nathan
6) Le cinéaste
a de commun avec Eric Rohmer de toujours situer
ses récits dans une réalité
sociale à la limite du ridicule où
le spectateur se croit supérieur et assez
malin pour en rire. Or cette incrédulité
narquoise témoigne bien d’un travestissement
du réel. Où très justement
le réalisme de ces deux cinéastes
est toujours sujet à caution. Au bord du
pathétique ; au bord d’un surréel.
7) Bhagavad-gita "
chant du seigneur ", " chant du bienheureux
", poème philosophique sanskrit inclus
dans le grand poème épique du Mahabharata
( le grand récit épique indien d’environ
120 000 versets, divisé en 19 livres, une
oeuvre collective ancienne remontant à
l’époque védique moins 1000ans avant
notre ère et continué jusque vers
le Vie. C’est le récit de cinq frères
en butte à l’inimité du roi d’un
clan rival et de la guerre entre les clans indo-européens.
Poème gigantesque de l’épopée
des invasions, des luttes intestines mais aussi
encyclopédie des connaissances sacrées
et profanes des indo-européens indiens
de cette haute époque ). C’est un
texte capital du Vedanta, dans lequel le dieu
Krisna expose à Arjuna une doctrine de
l’action. L’un des textes fondamentaux de la philosophie
hindoue.
8) Arjuna, mot sanskrit
" blanc ". Héros du Mahabharata,
le troisième et le chef des cinq frères
Pandava et interlocuteur de la divinité
dans le passage de la Bhagavad-gita. Il conduit
le char de Krisna. La légende en fait le
fils du dieu Indra.
2002Choses
secrètes 2000Les Savates du Bon Dieu 1994L'Ange Noir 1992Céline 1989Noce Blanche 1988De Bruit et de Fureur 1983Un jeu brutal 1978
L'Echangeur (docu) 1981Les Ombres 1978La vie comme ça (Super 8)