 |
|
|
|
Objectif Cinéma :
Ce qui est extraordinaire
c’est que ce film arrive à toucher les spectateurs,
porte un véritable langage social, tout en restant
un film et une œuvre de cinéma.
Philippe Torreton :
Je suis bien content que vous disiez ça parce que
c’est un vrai film, on a recréé une réalité,
on n’a pas filmé une réalité. On a
transposé pour le cinéma une réalité
en essayant de rester très fidèle et très
pudique en même temps, parce qu’on n’expose pas les
choses impunément. On aurait pu faire un film très
" putassier ", surtout quand on touche
aux enfants, c’est tellement facile de jouer sur un regard
d’enfant. Et là les enfants sont noyés dans
les scènes, mais jamais la caméra ne s ‘appesantit
sur eux. Même lorsqu’il y a un gros plan, il y a quelque
chose qui se passe avant et quelque chose qui se passe après.
Il n’y a aucun plan sur eux : ils sont accessoirement,
à un moment donné, dans le plan, en gros plan,
et puis la caméra repart. Il ne fallait pas donner
l’impression qu’on se servait des enfants pour apitoyer
le spectateur. D’après les témoignages que
je recueille au fur et à mesure des interviews, les
gens sont émus du sujet.
Objectif Cinéma :
Tout à fait, c’est une impression globale. Et en
même temps il y a les deux aspect, l’aspect sujet,
et l’aspect film en lui même. On ne peut pas dire
ce qui touche, c’est un ensemble et finalement ce qui fait
que c’est une œuvre.
Philippe Torreton :
C’est une belle œuvre d’amour. C’est pour ça que
les personnes qui disent que c’est un film social se trompent.
Ce n’est pas un film commandité par les services
d’aide sociale de la ville de Valenciennes. Ni par le syndicat
des instituteurs de France. C’est un film d’un réalisateur,
d’un auteur, il se trouve que l’auteur est aussi un instituteur,
mais c’est surtout un écrivain (Dominique Sampiero)
donc c’est un vrai film d’auteur. Mais aussi d’amour. C’est
une déclaration d’amour à une profession,
à des enfants, à une région. Il y a
une certaine douleur mais aussi cette joie de vivre, c’est
très chaud. Sinon les gens fuiraient cette région.
Déjà qu’il n’y a pas de travail alors si en
plus les gens étaient tristes … Il y a de la noblesse.
Il y a des conditions économiques exécrables,
mais il y a des gens magnifiques, qui retroussent leurs
manches, qui travaillent bénévolement, il
y a une solidarité très forte là-bas,
les gens s’entraident.
|
 |
|
|
Objectif Cinéma :
Il y a aussi tout l’aspect poétique du film, notamment
par la voix-off, qui participe à cet hommage.
Philippe Torreton :
Tout à fait.
Objectif Cinéma :
Il est dommage que le jury de Berlin n’ait pas mieux distingué
le film, à la grande surprise des journalistes et
observateurs.
Philippe Torreton :
Oui et en même temps on a eu le Prix de la critique,
donc c’est déjà bien.
Objectif Cinéma :
Et aussi le Prix du Jury
Oeucuménique, et une mention spéciale du jury,
mais cela reste faible par rapport au potentiel du film.
Philippe Torreton :
On veut toujours plus. Mais je préfère que
le film ait eu un très bon accueil et pas de prix
plutôt que le contraire. Le vrai plaisir quand on
fait un film c’est que le public apprécie. Le jury
est composé de gens particuliers, pris à un
moment donné, avec certaines idées en tête,
et ce ne sont que 10 personnes. Par contre l’accueil que
nous a réservé le public à Berlin c’est
autre chose. C’était la première fois que
j’y allais, donc je n’avais pas de références,
mais les fidèles du festival m’ont dit que c’était
extrêmement rare que les gens réagissent comme
ça, il y a des gens qui étaient debout, d’autres
qui criaient " Bravo ", c’était
impressionnant donc de toutes façons Berlin pour
nous c’était " tout bénef’ ".
 |
|
 |
|
2002 Corps
à corps de François Hanss avec
Emmanuelle Seigner
2002
Monsieur N. d'Antoine de Caunes avec Roschdy
Zem
2001
Vertiges de l'amour de Laurent Chouchan
avec Julie Gayet
2000
Tôt ou Tard d'Anne-Marie Etienne
avec Amira Casar
2000
Félix et Lola de Patrice Leconte
avec Charlotte Gainsbourg
1998
Ca commence aujourd'hui de Bertrand Tavernier
1996
Le Bel Eté 1914 de Christian de
Chalonge avec Claude Rich
1996
Capitaine Conan de Bertrand Tavernier avec
Samuel Le Bihan
1995
L'Appât de Bertrand Tavernier avec
Marie Gillain, Olivier Sitruk
1994
L'Ange noir de Jean-Claude Brisseau avec
Sylvie Vartan
1994
Oublie-moi de Noémie Lvovsky avec
Emmanuelle Devos
1993
Une nouvelle vie d'Olivier Assayas avec Christine
Boisson
1991
L 627 de Bertrand Tavernier avec Didier Bezace,
Jean-Roger Milo
1991
La Neige et le feu de Claude Pinoteau avec
Vincent Perez
1990
Dernier Regard de Philippe Condroyer
|
|