Objectif Cinéma :
Beaucoup de film ont été
réalisés sur l’éclatement de la Yougoslavie,
pourquoi Baril de Poudre à ce moment et sous
cet angle ?
Goran Paskaljevic :
Parce que je suis serbe. Je crois qu’il faut montrer l’autre
côté de ce qui se passe en Serbie. Ce n’est
pas que Milosevic. La vie est difficile, les gens vivent
comme dans des cages. Il faut distinguer le régime
et le peuple.
Objectif Cinéma :
Ce film rompt avec vos précédents
films, dans le sens où l’effet tragique est plus
présent que l’humour, même si celui ci existe
dans Baril de poudre : comment avez vous vécu
ce changement de genre ? Etait il uniquement du au
sujet ?
Goran Paskaljevic :
Je change de ton en fonction du sujet. Je fais des films
depuis plus de 20 ans, et à chaque fois le sujet
à imposé un ton différent, comique
ou tragique. Je ne sais pas ce que vous avez vu parmi mes
autres films…
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Objectif Cinéma :
Someone else’s America
par exemple
Goran Paskaljevic :
Ah oui, l’américain est quelqu’un de très
rêveur, de très différend … La manière
de filmer diffère d’un film à l’autre. Belgrade
est comme ça, les gens vivent de cette manière.
Objectif Cinéma :
Vous filmez de près
, en plans souvent serrés, les destins de ces personnages
qui s’entrecroisent. On sent alors la proximité.
Goran Paskaljevic :
Dans ce film la caméra s’approche très près,
elle bouge, elle suit les personnages. Très souvent
j’arrive trop près du visage des acteurs et c’est
très difficile pour eux de jouer avec la caméra
à 30 cm de leur visage. J’aimerais que le spectateur
sente le film comme si les acteurs allaient sortir de l’écran.
Je trouve que le visage humain c’est vraiment important.