|
|
|
|
Objectif Cinéma :
Il y a tout de même une lueur d’espoir …
Goran Paskaljevic :
il y a une lueur d’espoir, parce qu’il y a de l’humour chez
les gens, mais le film ne se finit pas à l’américaine.
Sur Belgrade il n’y a plus d’espoir … Si vous suivez un
petit peu l’actualité vous vous souvenez peut être
qu’il y a deux ans les gens étaient dans les rues
de Belgrade, ça a duré 3 mois, et là
il y avait de l’espoir, tous le monde a espéré
qu’il y aurait du changement. Et rien n’a changé,
le pouvoir est resté en place sans rien changer.
Objectif Cinéma :
Et selon vous, que peut il se passer maintenant ?
Goran Paskaljevic :
je crains que la fin ne soit prémonitoire
Objectif Cinéma :
Il est évident que
par le titre Baril de poudre et l’explosion, vous
êtes très clair dans le message …
Goran Paskaljevic :
Oui. Maintenant on peut toujours espérer que ça
va changer, mais les gens en ont marre.
Objectif Cinéma :
Vous vivez entre Belgrade
et Paris, et pourtant votre film ne doit pas être
très apprécié du pouvoir de Milosevic.
Vous ne craigniez pas d’être obligé de vous
exiler ?
Goran Paskaljevic :
Non, j’ai ma famille là-bas, notamment mes fils …
Et la fuite n’est pas une solution. Et puis j’aime Belgrade,
je ne pourrais pas en partir.
|
|
|
|
Objectif Cinéma :
Vous ne suivrez donc pas
la voie de Kusturica ?
Goran Paskaljevic : Non,
parce que c’est très différent. Moi je suis
serbe, alors que lui est musulman, et il a perdu son pays,
ce qui est bien plus dramatique … En plus il a été
pro Milosevic à un moment, maintenant il est contre,
il n’a plus de pays … Il se réfugie dans l’onirisme.
Objectif Cinéma :
Concernant le financement
de vos films, vous continuerez de chercher à l’étranger ?
Goran Paskaljevic :
Pour celui ci nous avons obtenu de l’argent essentiellement
de la France, mais aussi de l’Europe par le biais d’Eurimages,
et également de la Grèce, de la Turquie et
de la Macédoine, des pays qui ne sont pas très
proches politiquement mais qui se sont retrouvés
autour de ce film. J’i la chance d’être connu, ce
qui me permet d’arriver à trouver e l’argent, mais
c’est beaucoup plus dur pour les jeunes. J’ai un fils de
25 ans qui est également cinéaste, qui a fait
de petits courts métrages, j’ai également
vu ceux de ses amis. La nouvelle génération
a beaucoup de talents, mais c’est beaucoup plus difficile
pour eux de trouver des moyens. En Serbie le
pouvoir est extrêmement riche, mais les gens sont
très pauvres. Il y a un embargo, la situation dure
depuis 7 ans … Au début les gens avaient des choses
à vendre, vendaient pas exemple leur appartement
pour en acheter un plus petit … mais maintenant il ne leur
reste plus rien, il n’existe que le marché noir qui
est aux mains des gangsters.