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  Cimino (c) D.R.
Objectif Cinéma : L’édition 2002 du festival de Belfort a donc été un succès ?

Bernard Bénoliel : Oui, car on a bénéficié de deux facteurs : un nouveau lieu, ce multiplexe où se tenait pour la première fois cette année le festival, et d’autre part la programmation de reprises : Cimino, le groupe Medvedkine ou la programmation sur la vitesse ont beaucoup plu. 12 000 spectateurs sont venus alors qu’ils étaient 10 000 l’année dernière. On revient à des chiffres comme ceux de 1998, qui est un peu la " crête " du festival en termes de fréquentation. Belfort, c’est quand même 50 000 habitants !


Objectif Cinéma : Pour cette édition, l’aspect international de la compétition était plus marqué. Pourquoi ce choix ?

Bernard Bénoliel : Cet aspect existait depuis le début. Je trouvais cependant que la compétition ne le reflétait pas assez, donc nous avons tenté de le faire exister davantage. Mais cela ne suffit pas de le décider, cela pose des problèmes budgétaires (envoi des sélectionneurs dans les festivals, multiplication des sous-titrages électroniques de films…).

Je réalise d’ailleurs à quel point il ne faut pas " mettre la charrue avant les bœufs " : il faut faire les choses en même temps, et si possible avant, pour créer les conditions techniques d’un changement de mentalité. Je voudrais par exemple abandonner l’un des éléments du règlement, qui restreint actuellement la compétition " fiction " à la pellicule 35 mm ou 16mm sans l’ouvrir au support vidéo. Or, inclure des films tournés en vidéo dans la compétition, implique d’avoir un équipement de projection adapté qui coûte très cher. Je me rends donc compte de plus en plus qu’il faut gérer les problèmes financiers et techniques en amont, pour créer les conditions d’une programmation qui soit la plus juste possible.


Festival International du film Belfort 2002 (c) D.R.

Objectif Cinéma : Le multiplexe où le festival se tient à partir de cette année n’est pas occupé en matériel de projection vidéo ? L’installation dans un multiplexe a-t-elle d’ailleurs posé des problèmes ?

Bernard Bénoliel : Le multiplexe n’est pas équipé en vidéo. Nous n’avons qu’un seul Barco (un projecteur vidéo de bonne qualité, ndr), alors qu’il faudrait en avoir plusieurs. En revanche, les conditions de projection sont meilleures dans le multiplexe, même s’il y a encore quelques petits problèmes, comme des lampes de " sortie " qui éclairent trop… Mais c’est sans commune mesure avec ce qu’étaient les conditions de projection auparavant.

Si les multiplexes sont les nouveaux lieux de cinéma, il ne faut pas pour autant les déserter ou aller faire de la résistance à l’extérieur. Cela ne sert à rien de montrer les films des Groupes Medvedkine dans les M.J.C. de Belfort, il faut le faire au sein des multiplexes, car c’est là qu’ils seront vus. Soit on considère que les spectateurs des multiplexes sont acculturés et qu’il faut continuer à les maintenir dans leur état de sous-développement, soit on considère qu’ils sont des spectateurs à part entière, qui n’ont pas seulement droit à la mono-culture. D’ailleurs, les multiplexes évoluent dans cette voie aujourd’hui : ils se considéraient au début comme des forteresses en affichant " mono-culture, cinéma américain ", et aujourd’hui, ils ne veulent plus être appelés " multiplexes ", mais " nouveaux cinémas " !


Objectif Cinéma : Comment s’est organisée l’intégration du festival dans l’espace du multiplexe ?

Bernard Bénoliel : Nous souhaitons dégager pour l’année prochaine un espace autonome pour le festival. J’aimerais replanter le chapiteau qui existait il y a 2 ans. Il faut un lieu pour le festival. Cela manquait cette année. Mais tout arrive progressivement : c’est déjà miraculeux qu’on ait pu s’installer dans ce multiplexe, alors qu’il avait ouvert 15 jours avant le début du festival…