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Objectif Cinéma
: Et les distributeurs ?
Etienne Traisnel :
Pour les distributeurs, le problème est plus épineux.
L'arrivée du numérique va bouleverser leur positionnement.
Ils ne pourront plus pratiquer leur métier comme aujourd'hui.
Et pour l'instant, ils ne sont pas prêts à changer
leurs habitudes.
Objectif Cinéma
: Vous dîtes "pour l'instant",
selon vous le passage au tout numérique est inévitable
?
Etienne Traisnel
: Il est difficile de faire des pronostics. Ceux qui s'y étaient
risqués il y a cinq ans se sont magistralement trompés.
Mais à mon avis, dans cinq à dix ans le numérique
aura remplacé le 35mm. Ce qui nous obligera d'ailleurs
à repositionner à moyen terme notre manifestation.
Objectif Cinéma :
Pourtant l'usage du numérique semble encore marginal
?
Etienne Traisnel
: C'est une révolution lente et sourde. Que le spectateur
ne perçoit pas toujours de son siège. Après
des débuts aux Etats-Unis par l'intermédiaire
de firmes comme Disney ou Technicolor, le numérique
se développe très fortement au Brésil
et en Chine. Jusqu'à présent, peu de films ont
été tournés en numérique, mais
la croissance est linéaire. Le premier, ce fut Vidocq
en 2000. Ensuite, Star Wars Episode 1 de George
Lucas, puis Filles perdues, cheveux gras et L'auberge
espagnole. Dans quelques mois ce sera au tour de Jean-Jacques
Annaud et d'Alain Corneau de sortir un film tourné
en numérique.
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Objectif Cinéma
: Alain Corneau qui a été
l'invité majeur de votre forum. Non seulement vous
avez projeté son prochain film Stupeur et tremblements,
mais il était aussi conférencier...
Etienne Traisnel :
Alain Corneau a été très précieux.
Contrairement à beaucoup de réalisateurs, il
ne se désintéresse pas de la technique. Il connaît
tout sur son métier et c'est un défenseur avide
de la nouveauté. Cette année, il était
conférencier, mais on lui proposera de participer à
la prochaine édition d'iDIFF. Peut-être en tant
que président d'honneur.
Objectif Cinéma
: Corneau, Annaud, Lucas,...
Vous ne parlez jamais des partisans du Dogme qui tournent
eux aussi en numérique ?
Etienne Traisnel :
C'est un choix. Dans le cadre d'iDIFF, nous nous intéressons
uniquement au numérique haut de gamme, tourné
avec des caméras haute résolution. On ne s'occupe
pas des films "amateurs" réalisés avec une DV
standard.
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Objectif Cinéma
: Au
final, cette première édition d'iDIFF vous satisfait-elle
?
Etienne Traisnel :
Nous aurions souhaité un peu plus de monde, mais le
bilan est très positif. L'exposition bien que restreinte
était de bonne facture, les conférences étaient
très riches et les projections se sont déroulées
sans incident. Il nous reste juste à progresser dans
la logistique, l'accueil des participants et la communication
auprès de la presse.
Objectif Cinéma
: IDIFF est donc un salon amené
à durer. Avez-vous quelques innovations en tête
pour l'année prochaine ?
Etienne Traisnel :
Je suis en train d'y réfléchir, mais je ne peux
pas vous en dire plus pour l'instant. Je peux seulement vous
annoncer qu'en mars prochain, nous espérons présenter
dans une salle parisienne les sept films projetés à
Monaco.
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