Cécile de France
vient de recevoir le César 2003 du Meilleur Espoir
Féminin pour sa prise de rôle dans L’auberge
espagnole, long métrage estival de Cédric
Klapisch. Elle vient tout juste aussi de recevoir le Lumière
du meilleur espoir féminin (récompense décernée
par les correspondants étrangers vivant en France).
Elle apparaîtra cette année, furtivement à
la mi-avril, chez Richard Berry (Moi César :
10 ans et demi, 1,39 mètres). En juin, elle prêtera
sa voix à l’héroïne Kaena avant
d’interpréter, un mois plus tard, Marie, personnage
principal du second thriller d’Alexandre Aja au titre évocateur :
Haute tension. Le grand appartement de Pascal Thomas
lui réserve aussi une chambre mais, entre temps, Cécile
de France tournera Résistantes avec Eric Rochant
avant d’incarner sur les planches Mademoiselle Julie.
Avant que le tourbillon des tournages, des soirées
de remises de prix, des promotions et des avant-premières
ne la rattrape, souvenons-nous, en sa compagnie, de l’été
2002….
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Objectif Cinéma :
On va revenir, si vous le voulez
bien, au début de l’été, sur ces trois
sorties en salle, quasi simultanées de L’Auberge
Espagnole, Irène et A Plus Pollux
: sur le plan des propositions professionnelles, on
imagine que ces prises de rôles extrêmement différentes
ont aidé à ce que les réalisateurs vous
intègrent rapidement dans des productions intéressantes
pour vous…
Cécile de France :
Oui, tout à fait. J’ai évité le grand
danger d’être enfermée dans des rôles types.
Je viens du théâtre, et quand on regarde le cinéma
de l’extérieur, on se dit : " est-ce
qu’ici, on n’est pas très vite catalogué, emprisonné
dans une image qui nous empêche de jouer les rôles
dont on rêve depuis longtemps ? " Les
trois films sont sortis à une semaine d’intervalle
et ont permis d’éviter ce cloisonnement. Ils ont peut-être
aussi permis qu’on se dise plus facilement, devant la diversité :
" Cette personne est comédienne ".
J’ai sans doute eu cette chance. De toute façon, je
fais ce métier pour être au service d’un personnage,
d’une histoire, alors c’est plutôt agréable pour
une comédienne d’être considérée
tout de suite comme une actrice au sens professionnel du terme,
plutôt qu’au sens de " starlette "
ou de " personnalité ".
Objectif Cinéma :
Mais avant ces trois longs métrages simultanés,
il y a quand même eu L’Art (Délicat) de la
séduction. A cette époque, vous n’avez pas
eu un tout petit peu peur qu’on vous " catalogue "
à cause du personnage de Laure ?
Cécile de France :
Oui là, c’est vrai, j’ai eu peur un moment, comme j’ai
aussi eu un peu peur, après Irène, qu’on
ne me propose plus que des rôles de trentenaires malhabiles.
Je veux encore pouvoir incarner des rôles de femmes
plus jeunes. Donc, pour ce qui concerne le film de Richard
Berry, il s’est passé quelque chose d’assez étrange.
Le producteur d’Irène, qui a parlé de
moi au réalisateur Ivan Calbérac, ne m’avait
forcément vu que dans L’Art (Délicat) de
la séduction. Or le personnage de Laure est le
strict opposé de celui d’Irène. Laure, c’est
une vraie femme qui assume sa féminité jusqu’au
bout tandis qu’Irène, c’est tout l’inverse. Alors,
je ne sais pas… Le producteur a sans doute senti que je pouvais
jouer autre chose, autrement. Puis, pour les autres contrats,
il faut savoir que A+ Pollux a été tourné
avant que L’Art Délicat ne sorte. Je n’avais
encore rien fait qu’on ait vraiment pu voir sur les écrans
nationaux et, au moment de travailler sur L’Auberge Espagnole,
L’Art Délicat allait sortir, je crois. Même
Cédric Klapisch n’avait pas vu le film. Finalement,
tout s’est très vite enchaîné, la sortie
en salles de L’Art Délicat n’a pas vraiment
été l’élément déclencheur.
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