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Cécile de France dans L'Auberge espagnole (c) D.R. CECILE DE FRANCE
Comédienne
Entretien réalisé
le 19 novembre 2002 à Paris
Par Pauline GUILMOT


Cécile de France vient de recevoir le César 2003 du Meilleur Espoir Féminin pour sa prise de rôle dans L’auberge espagnole, long métrage estival de Cédric Klapisch. Elle vient tout juste aussi de recevoir le Lumière du meilleur espoir féminin (récompense décernée par les correspondants étrangers vivant en France).

Elle apparaîtra cette année, furtivement à la mi-avril, chez Richard Berry (Moi César : 10 ans et demi, 1,39 mètres). En juin, elle prêtera sa voix à l’héroïne Kaena avant d’interpréter, un mois plus tard, Marie, personnage principal du second thriller d’Alexandre Aja au titre évocateur : Haute tension. Le grand appartement de Pascal Thomas lui réserve aussi une chambre mais, entre temps, Cécile de France tournera Résistantes avec Eric Rochant avant d’incarner sur les planches Mademoiselle Julie. Avant que le tourbillon des tournages, des soirées de remises de prix, des promotions et des avant-premières ne la rattrape, souvenons-nous, en sa compagnie, de l’été 2002….



  A Plus Pollux (c) D.R.

Objectif Cinéma : On va revenir, si vous le voulez bien, au début de l’été, sur ces trois sorties en salle, quasi simultanées de L’Auberge Espagnole, Irène et A Plus Pollux  : sur le plan des propositions professionnelles, on imagine que ces prises de rôles extrêmement différentes ont aidé à ce que les réalisateurs vous intègrent rapidement dans des productions intéressantes pour vous…

Cécile de France : Oui, tout à fait. J’ai évité le grand danger d’être enfermée dans des rôles types. Je viens du théâtre, et quand on regarde le cinéma de l’extérieur, on se dit : " est-ce qu’ici, on n’est pas très vite catalogué, emprisonné dans une image qui nous empêche de jouer les rôles dont on rêve depuis longtemps ? " Les trois films sont sortis à une semaine d’intervalle et ont permis d’éviter ce cloisonnement. Ils ont peut-être aussi permis qu’on se dise plus facilement, devant la diversité : " Cette personne est comédienne ". J’ai sans doute eu cette chance. De toute façon, je fais ce métier pour être au service d’un personnage, d’une histoire, alors c’est plutôt agréable pour une comédienne d’être considérée tout de suite comme une actrice au sens professionnel du terme, plutôt qu’au sens de " starlette " ou de " personnalité ".


Objectif Cinéma : Mais avant ces trois longs métrages simultanés, il y a quand même eu L’Art (Délicat) de la séduction. A cette époque, vous n’avez pas eu un tout petit peu peur qu’on vous " catalogue " à cause du personnage de Laure ?

Cécile de France : Oui là, c’est vrai, j’ai eu peur un moment, comme j’ai aussi eu un peu peur, après Irène, qu’on ne me propose plus que des rôles de trentenaires malhabiles. Je veux encore pouvoir incarner des rôles de femmes plus jeunes. Donc, pour ce qui concerne le film de Richard Berry, il s’est passé quelque chose d’assez étrange. Le producteur d’Irène, qui a parlé de moi au réalisateur Ivan Calbérac, ne m’avait forcément vu que dans L’Art (Délicat) de la séduction. Or le personnage de Laure est le strict opposé de celui d’Irène. Laure, c’est une vraie femme qui assume sa féminité jusqu’au bout tandis qu’Irène, c’est tout l’inverse. Alors, je ne sais pas… Le producteur a sans doute senti que je pouvais jouer autre chose, autrement. Puis, pour les autres contrats, il faut savoir que A+ Pollux a été tourné avant que L’Art Délicat ne sorte. Je n’avais encore rien fait qu’on ait vraiment pu voir sur les écrans nationaux et, au moment de travailler sur L’Auberge Espagnole, L’Art Délicat allait sortir, je crois. Même Cédric Klapisch n’avait pas vu le film. Finalement, tout s’est très vite enchaîné, la sortie en salles de L’Art Délicat n’a pas vraiment été l’élément déclencheur.