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Objectif Cinéma :
Comment vous est venue l’envie
d’écrire sur l’adolescence ?
Olivier Ducastel :
Je trouve qu’il y a quelque chose d’assez proche entre la
période de l’adolescence et la quarantaine dans laquelle nous
nous trouvons, car ce sont deux moments de passage de la vie.
En repensant à notre propre adolescence, bien qu’elle soit
maintenant assez lointaine, nous avons essayé de travailler
à ce qui en fait la permanence au fil du temps. En effet,
certaines épreuves que l’on traverse à cet âge de la vie sont
les mêmes aujourd’hui qu’il y a vingt-cinq ans, et le sont
depuis toujours.
Objectif Cinéma :
Le procédé employé dans Ma
Vraie vie à Rouen implique une nouvelle forme de narration,
et par conséquent de mise en scène. Comment avez-vous abordé
les choix esthétiques et notamment le cadrage, en tenant compte
de ces contraintes ?
Jacques Martineau :
Le plus compliqué était peut-être la question du cadre, car
comme ce sont les personnages qui sont censés filmer, et qu’ils
ne sont pas des professionnels de l’image, nous avons essayé
de trouver un juste milieu entre la maladresse induite par
le procédé et quelque chose qui serait regardable par un spectateur
ayant payé sa place de cinéma.
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Olivier Ducastel :
Nous avons travaillé avec notre chef opérateur habituel
qui, comme dans un tournage traditionnel, s’occupait du
cadre et de la lumière. On a essayé de retranscrire à l’image
une certaine progression dans la maîtrise de la caméra par
le personnage d’Etienne.
L’originalité du travail du chef opérateur sur ce film,
c’est que, se trouvant toujours à coté de l’acteur qui est
censé tenir la caméra, il s’est retrouvé vraiment au cœur
du jeu des comédiens, il était le récepteur direct de l’émotion.
D’ailleurs nos indications de cadrage tenaient presque de
la direction d’acteurs, car il est censé traduire à l’image
la maladresse des personnages tenant la caméra, par exemple.
Objectif Cinéma :
Comment se sont déroulés
les débuts du jeune Jimmy Tavarès, qui n’avait jamais tourné,
par rapport aux autres comédiens professionnels, et notamment
face à une comédienne césarisée comme Arianne Ascaride ?
Jacques Martineau :
Ce n’était pas si compliqué car il a un naturel d’acteur
incroyable. De plus, comme nous avons tourné dans l’ordre
chronologique, nous avons demandé aux autres comédiens de
jouer une certaine maladresse face à la caméra, puisqu’ils
ne sont pas censés avoir l’habitude d’être filmés. Du coup,
celle, réelle, de Jimmy était moins perceptible. Et puis,
au fur et à mesure du tournage, il s’est senti plus à l’aise,
donc ça allait dans le sens de la fiction. Il faut dire
également que les autres acteurs l’ont beaucoup aidé, ils
ont été très aimants avec lui.