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Eban and Charley (c) D.R. BERNARD ALAPETITE
Editeur d’Eklipse Vidéo
Par Emilien VERNAUX


Pour mieux comprendre comment fonctionne un éditeur vidéo indépendant, nous avons interrogé le responsable de Platypus Vidéo et de son label Eklipse, spécialisé, entre autre, dans le cinéma gay.


  Eban and Charley (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment se déroulent les acquisitions de films ?

Bernard Alapetite : Curieusement, les producteurs ou les ayant droits des films ne contactent jamais les éditeurs, c’est un mystère : à croire qu’ils n’ont pas besoin d’argent ! Prenons le cas d’Eban et Charley, un film américain : d’abord je hante les sites web, surtout sur les festivals, à la recherche de films qui pourraient m’intéresser. Alors évidemment, la plupart du temps je ne les connais pas, donc j’essaye de me faire une idée en regardant les photos et en lisant le résumé. C’est un très bon exercice, qui fait travailler votre imagination.

Ensuite, il me faut trouver l’ayant droit, et ce n’est pas une mince affaire : je n’y parviens qu’une fois sur dix. Alors je lui écris, et en général, il ne me répond jamais ! Dans le cas de Picture This !, qui détenait les droits d’Eban & Charley, je dois reconnaître qu’ils se remuent, car ils ont vendu leurs films dans beaucoup de pays. Ce sont des producteurs mais surtout distributeurs de films gays aux Etats-Unis. Ils m’ont proposé un prix relativement honnête pour un film américain, car en général ils sont très chers, même pour les films indépendants.


F est un salaud (c) D.R.

Objectif Cinéma : En dehors des droits du film, combien coûte la production d’un DVD ?

Bernard Alapetite : En ce qui concerne l’habillage, la fourchette se situe entre 30 000 et 80 000 francs. Ensuite il faut compter entre 1 euro et 1,10 euros par DVD pour le pressage. Il est fait dans une société allemande : CDA. Ils sont tirés à 2000 exemplaires puis par tranche de 500.


Objectif Cinéma : Il n’y a pas de budget pour la publicité ?

Bernard Alapetite : Très peu. Je ne crois pas que la publicité fasse vendre, en tout cas pas sur ce genre de film. Rien ne vaut un article dans la presse. Si je compare ce que cela me coûte, par rapport aux retombées, ça n’en vaut pas la peine.


Objectif Cinéma : L’habillage de vos DVD est en général très élégant, et les bonus plutôt fournis. Est-ce que vous passez par une société auxiliaire pour les réaliser ?

Bernard Alapetite : Tout à fait, on travaille avec Ulteama qui fait un boulot extraordinaire, ce sont eux qui ont fait l’habillage de L’Auberge Espagnole, ou d’Irréversible, par exemple. Je leur confie le film, ils font l’habillage, je n’ai qu’à regarder et chaque fois, le résultat est magnifique. 

Nous mettons beaucoup d’argent dans cette étape, à l’inverse de certains de nos concurrents qui ne font pas correctement leur travail. C’est très grave, car ces gens-là ruinent le potentiel du DVD. Si c’est pour faire de la vidéocassette, c’est scandaleux !