Objectif Cinéma
: Cela joue par exemple,
si tu te lèves du mauvais pied ?
Dimitri Storoge
: Ca ne devrait pas, mais tout joue tout le temps. Tu joues
avec de la matière humaine qui est toujours en mouvement.
Il faut être constant dans ce que tu donnes et ce que tu
fais mais tu n’es jamais pareil tous les jours sur trois
mois.
Objectif Cinéma :
Et pourtant il y a une cohérence sur la longueur…
Dimitri Storoge
: C’est au spectateur de le dire. Comme acteur, je ne peux
pas dire si je suis égal pendant tout le film…
Objectif Cinéma :
Ton jeu vient d’un long travail intérieur, dont nous ne
voyons que le résultat.
Dimitri Storoge
: Ce n’est pas forcément calculé. Tu peux restituer ce moment
sans l’avoir toi-même compris. Et l’avantage du cinéma,
c’est que la caméra peut venir chercher des choses sur ton
visage. Il y a un effet de microscope. C’est un lieu commun
de dire cela, mais c’est vrai. Si le réalisateur en face
de toi a un œil sensible et intelligent, il peut capter
quelque chose que tu vas restituer sans même avoir conscience
de le faire. C’est plus simple si tu l’as intégré et si
tu es capable de le ressortir le nombre de fois où tu refais
la prise. Tu peux alors l’affiner et l’approfondir à chaque
fois. Mais ce n’est pas un travail solitaire, c’est un sport
d’équipe. Et comme dans le sport, c’est toujours très beau
de voir l’exploit sans voir l’effort. Tout le monde se fout
que tu aies galéré pendant six mois pour savoir faire une
chose ou dire une phrase qui va au bout du compte paraître
naturelle. Le plus beau compliment qu’un spectateur puisse
te faire, c’est de ne pas te reconnaître dans la rue après
t’avoir vu à l’écran ou d’avoir l’impression qu’il peut
faire ce que tu as fait tout en ayant conscience qu’il en
est incapable.
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Objectif Cinéma
: Le danger, c’est de rester
enfermé ensuite dans un type de personnage…
Dimitri Storoge
: Oui…On me l’a dit plusieurs fois, mais je ne me prends
pas la tête avec ça. Si on me propose d’incarner un autre
Loulou, je ne suis pas obligé d’accepter. Et si je l’accepte,
je ne suis pas obligé de refaire la même chose. Je veux
bien faire quelques rôles de gangsters si c’est un moyen
d’avoir de beaux projets ! A mon niveau, pour le moment,
c’est un faux problème. Si les gens me proposent le
même type de rôle, c’est que mon interprétation leur a plu.
Et jouer un gangster, c’est aussi réaliser un rêve de gosse
!
Objectif Cinéma
: Depuis la fin du tournage
de Ni pour ni contre…, qu’as-tu fait ?
Dimitri Storoge : J’ai terminé
le Conservatoire en juin dernier, puis j’ai tourné un court-métrage,
et un téléfilm avec Marthe Keller, réalisé par Alain Tasma.
J’avais plusieurs projets intéressants de long-métrages
qui ont été reportés ou annulés.
Objectif Cinéma :
Tu conserves des liens avec des amis qui ne travaillent
pas dans le cinéma ?
Dimitri Storoge
: Je n’ai quasiment que des amis hors métier. J’ai vraiment
très peu d’amis comédiens. Un ou deux, c’est tout. Mais
ce n’est pas un choix. Cela s’est fait comme ça.
Objectif Cinéma
: Tu n’as pas peur d’attraper
la grosse tête ?
Dimitri Storoge
: D’abord, je n’ai aucune raison de l’attraper aujourd’hui.
Et mon entourage se chargerait très vite de la faire dégonfler.
Par contre, je prends toujours au sérieux les choses, sans
me prendre au sérieux. Les acteurs sont quand même des amuseurs !
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Cinéma
Ni pour, ni contre de Cédric Klapisch
Au plus près du paradis de Tonie Marshall
Franck Spadone de Richard Bean
Oedipe N + 1 d'Eric Rognard (cm)
C’est le vent de Stephane Metge (cm)
Un air dans le vent de Bruno Mas (cm)
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Théâtre
Lancelot du lac (F. Delay et J. Roubaud)
de Olivier Besson
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Télévision
P.J. de Gérard Vergez
Vacances de raves de Olivier Panchot
Navarro de Patrice Jamain
Les Duettistes de Marc Angelo
Central Nuit de Didier Delaitre
Je récame la prison d'Alain Tasma
Les cordiers, Juge et Flic de J.M. Seban
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