Objectif
Cinéma : Vous venez d’un
milieu professionnel a priori très éloigné du cinéma, celui
de la mode.
Antoine Platteau : C’est
à la fois un désir mêlé aux circonstances. Pour moi, le cinéma
est la continuité de ce que je faisais dans la mode, qui est
aussi un art appliqué. Finalement, avant je faisais la même
chose, mais dans un milieu différent, avec des gens différents,
et avec une notion du temps qui n’a rien à voir avec celle
du cinéma.
Objectif Cinéma : Dès
votre premier film, La vie des morts, vous avez eu
la chance d’arriver et de pouvoir mener votre propre projet.
Antoine Platteau : Déjà
dans la mode, j’étais chargé de mener des projets. D’une part,
j’enseignais dans une école de stylisme, et aussi j’encadrais
une équipe au sein d’un bureau de style. J’étais donc confronté
à des techniciens, à la gestion d’un budget, à l’obligation
d’obtenir des résultats.
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Objectif
Cinéma : Comment vous
êtes-vous confronté à ce nouveau métier ?
Antoine Platteau : L’avantage,
c’est que j’étais très proche du projet de La vie des morts,
dont je connaissais par coeur le scénario. J’ai vraiment vécu
la genèse du projet. Ceci, plus le fait de très bien connaître
le réalisateur qui habitait chez moi à l’époque, a comblé
mon manque de pratique du métier de décorateur de cinéma.
D’ailleurs, je n’étais pas tout à fait novice sur un plateau,
car j’avais participé à plusieurs courts-métrages IDHEC.
Comme décorateur, je sens qu’on fait appel à moi plus pour
un désir esthétique que pour un décor nécessitant une grande
pratique technique, comme par exemple une énorme construction
en studio. Il est vrai que je construis beaucoup en décors
naturels, bien que j’aie travaillé en studio, comme par exemple
pour Le fils préféré. De toute façon, le cinéma est
un travail d’équipe, les membres doivent s’équilibrer, et
je m’entoure de façon à compléter mes éventuelles carences.
Et puis, le challenge de ce métier n’est pas seulement technique,
il consiste à s’adapter rapidement, savoir réagir face à des
situations nouvelles. A chaque film, on se trouve confronté
à une situation entièrement différente, à un cas de figure
inconnu jusque-là.
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