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Dieu seul me voit (c) D.R. ANTOINE PLATTEAU
Décorateur


Entretien réalisé
à Paris le 28 octobre 2002
Par Alexandre TSEKENIS



Antoine Platteau a quitté le milieu de la mode pour celui du cinéma. Décorateur des quatre premiers films d’Arnaud Desplechin, il a également travaillé avec Nicole Garcia (Le fils préféré), Bruno Podalydès (Dieu seul me voit) et Anne Fontaine (Nettoyage à sec).


  Le Fils préféré (c) D.R.

Objectif Cinéma : Vous venez d’un milieu professionnel a priori très éloigné du cinéma, celui de la mode.

Antoine Platteau : C’est à la fois un désir mêlé aux circonstances. Pour moi, le cinéma est la continuité de ce que je faisais dans la mode, qui est aussi un art appliqué. Finalement, avant je faisais la même chose, mais dans un milieu différent, avec des gens différents, et avec une notion du temps qui n’a rien à voir avec celle du cinéma.


Objectif Cinéma : Dès votre premier film, La vie des morts, vous avez eu la chance d’arriver et de pouvoir mener votre propre projet.

Antoine Platteau : Déjà dans la mode, j’étais chargé de mener des projets. D’une part, j’enseignais dans une école de stylisme, et aussi j’encadrais une équipe au sein d’un bureau de style. J’étais donc confronté à des techniciens, à la gestion d’un budget, à l’obligation d’obtenir des résultats.


Le Fils préféré (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment vous êtes-vous confronté à ce nouveau métier ?

Antoine Platteau : L’avantage, c’est que j’étais très proche du projet de La vie des morts, dont je connaissais par coeur le scénario. J’ai vraiment vécu la genèse du projet. Ceci, plus le fait de très bien connaître le réalisateur qui habitait chez moi à l’époque, a comblé mon manque de pratique du métier de décorateur de cinéma. D’ailleurs, je n’étais pas tout à fait novice sur un plateau, car j’avais participé à plusieurs courts-métrages IDHEC.

Comme décorateur, je sens qu’on fait appel à moi plus pour un désir esthétique que pour un décor nécessitant une grande pratique technique, comme par exemple une énorme construction en studio. Il est vrai que je construis beaucoup en décors naturels, bien que j’aie travaillé en studio, comme par exemple pour Le fils préféré. De toute façon, le cinéma est un travail d’équipe, les membres doivent s’équilibrer, et je m’entoure de façon à compléter mes éventuelles carences.

Et puis, le challenge de ce métier n’est pas seulement technique, il consiste à s’adapter rapidement, savoir réagir face à des situations nouvelles. A chaque film, on se trouve confronté à une situation entièrement différente, à un cas de figure inconnu jusque-là.