Objectif Cinéma :Que
manque-t-il selon vous dans le cinéma mondial actuel selon
vous ?
Enrique Colina :De
bons films. Il manque des singularités, des visions personnelles
et de vrais propos. La faute en revient en grande partie à
une distribution pour le moins hégémonique du cinéma des Etats-Unis.
Objectif Cinéma : Vous
êtes aussi enseignant (2), votre travail d'enseignant nourrit-il
de manière artistique votre travail du cinéaste ?
Enrique Colina :A
partir de mes erreurs, je crois que je peux mieux enseigner
à mes élèves et vice-versa. Je crois que le développement
de ce sentiment autocritique me stimule artistiquement.
D'autre part, enseigner oblige à étudier, à observer, à
écouter, à apprendre. Souvent, les étudiant(e)s me surprennent
avec des solutions artistiques que je ne suis pas capable
d'imaginer.
Objectif Cinéma :
Quels conseils donneriez-vous à la jeune génération ?
Enrique Colina :Etudier,
penser, se connaître soi-même, surtout sur ses propres faiblesses
et défauts, abandonner la solennité et les dogmatismes,
essayer d'assumer une position, avoir un discernement personnel.
Mais plus que tout, observer le devenir quotidien de la
courte vie que nous devons parcourir. Ensuite, d'un point
de vue professionnel, écrire beaucoup de scénarios et, si
possible, commencer d'en bas et apprendre à faire du cinéma
en pratiquant toutes les spécialités. Et enfin : regarder
beaucoup de films !
1) Admirateur de Buñuel, Wilder, Schlesinger,
Tati, Fellini, Petri, Risi, Woody Allen, Tony
Richardson, Kurosawa, Almodovar, Gutierrez Alea,
Forman., Enrique Colina reconnaît avoir une prédilection
particulière pour les comédies italiennes des
années 70, pour son « caractère populaire » proche
d'une certaine « tradition cubaine pour l'humour
populaire » admet-il. « Cette inclination aux
images du peuple et ma formation comme documentaliste
m'ont mené vers le cinéma du réel. »
2) Enrique Colina est
également critique de cinéma et enseignant à l'Ecole
Internationale de Cinéma de San Antonio de los
Baños, à la SICA de l'Université Michel de Montaigne
de Bordeaux III et à l'ESAV l'Ecole Supérieure
d'Audio Visuel de Toulouse (France)
1991El Rey de la Selva (11´) 1987El Unicornio
(17´) 1986Más vale tarde...
que nunca (9’) 1986Jau (23´) 1986Chapucerías
(11’) 1985Vecinos
( 16’) 1984 Estética
( 11’) 1984Yo también te
haré llorar ( 18´)