Objectif
Cinéma : Comment ont-ils réagi
à votre proposition de « bande sonore » ?
Charles Gilibert : DJ
Oil, qui a été contacté en premier, a tout de suite été
très enthousiaste, il n’a pas posé tellement de questions,
ce projet répondait directement à l’approche artistique du
groupe.
Objectif Cinéma : La
filiation et les références au cinéma dans l’œuvre des musiciens
sont-elles un critère impératif dans le choix du groupe ?
Charles Gilibert : La
culture cinématographique des musiciens est une donnée incontournable.
On leur demande de couper, de coller, mixer et interpréter
la matière qu’ils choisissent ; pour le faire avec respect
tout en donnant un sens à ce travail, il faut savoir ce que
l’on touche.
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Objectif
Cinéma : Les Troublemakers
ont eux-mêmes proposé le thème du racisme et de la discrimination.
Dès le départ, avaient-ils carte blanche sur le choix des
thèmes ?
Charles Gilibert : Ils
avaient carte blanche sur le choix du thème. Ils ont changé
d’avis par rapport à leur premier choix, mais je ne suis pas
sûr qu’ils l’aient tout à fait abandonné.
Objectif Cinéma :
Intervenez-vous dans la progression de la production ou laissez-vous
les artistes construire seuls leur bande-son ?
Charles Gilibert : La
ligne éditoriale est discutée avant que les musiciens ne travaillent.
Nous donnons notre avis sur le rendu final et proposons parfois
un texte ou une musique qui fait écho au thème choisi (cf.
discours de Charlie Chaplin dans vol 2). Une licence de titre
peut, par ailleurs, nous être refusée, nous demandons alors
aux artistes de réagir musicalement à ce refus.
Objectif Cinéma : Les
projets n’ont vraisemblablement pas de formats prédéfinis
(nombre de morceaux, durée…). Y a-t-il des contraintes de
production que vous imposez aux artistes ?
Charles Gilibert : Un
minimum de 55 minutes de mix !
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Objectif
Cinéma : Comment pourriez-vous
définir au mieux la collection Stereo Pictures ?
S’agit-il d’une tribune musicale ? D’un support d’expression
idéal ?
Charles Gilibert : C’est
un exercice qui passionne tous les artistes que nous avons
contactés, un peu comme s’ils faisaient ça chez eux depuis
toujours, mais qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de le
faire partager. Un support d’expression idéal dont la liberté
infinie d’approche se loge dans les contraintes de départ.
Un artiste qui travail avec passion donne naissance à une
œuvre vivante et le public le sent. Peut-être manque-t-il
aux musiciens des producteurs au sens cinématographique du
terme : quelqu’un qui stimule des projets, qui leur permette
d’exister et les défende jusqu’au bout.
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