On a eu beaucoup
de mal à monter des images sans le son. Monter la scène du
rêve sans les sons des pas a été très difficile par exemple.
Comme les moments où Antoine descend dans les sous-sols. Classiquement,
on fait d’abord le montage image avec les sons directs, puis
le montage son et le montage de la musique. Là on ne pouvait
pas se permettre de faire ça car on avait besoin dès le départ
de fragments de musique, et donc on a dépensé plus d’énergie
qu’on aurait dû. Mais on avait pas tellement le choix. Le
compositeur a composé des choses que je n’ai pas utilisées,
qui lui ont donné beaucoup de mal.
Objectif Cinéma :
Sur quel matériau a-t-il travaillé
à l’origine ?
Philippe Chapuis :
Les sons de l’usine et ceux du premier tournage. On lui a
ramené tous les DAT, il a dérushé et pris tout ce qui l’intéressait,
a travaillé sur tout le matériau sonore avant même d’avoir
les images, puis il a travaillé en correspondance. C’était
un gros travail.
Objectif Cinéma :
Penses-tu déjà à la bande-son de tes films en écrivant tes
scénarios? Philippe Chapuis :
Dans ma tête, oui, c’est l’une de mes préoccupations constantes.
Mais en revanche, je me suis peu à peu convaincu qu’il ne
faut vraiment pas mettre trop de choses dans un scénario,
car il devient vite illisible. On perd vite l’essentiel
alors qu’on doit arriver à transmettre l’essentiel, vu que
qu’il est un outil de communication. Je relis régulièrement
ce que j’ai écrit pour trier. En gros, je laisse l’action,
l’atmosphère, les dialogues et je m’en tiens là. Tout le
reste peut avoir tendance à alourdir. Par contre, j’aime
bien noter plein d’idées sur un carnet au fur et à mesure
qu’elles viennent pour ne pas les perdre.
Objectif Cinéma :
Comment as-tu choisi les
collaborateurs de ton film ?
Philippe Chapuis :
J’ai travaillé avec des personnes que je connaissais bien
auparavant, et avec qui je me disais que j’aimerais bien
travailler un jour. Pour tous les premiers films que j’ai
réalisés, notamment en vidéo, je ne concevais pas le fait
de laisser le cadre à quelqu’un d’autre. Parce que je n’avais
jamais vraiment rencontré auparavant de chef opérateur ni
de cadreur. Pour Antoinetravaille, Claire
Mathon arrivait tout le temps à trouver, à quelques petits
détails près, ce que je voulais, et elle le faisait mieux
que je ne l’aurais fait, puisque c’est son métier. C’est
la même chose pour Michaël Phelippeau qui a fait le montage
et pour Claire-Anne Largeron pour le montage son.
Château-Rouge m’a fait des propositions pour d’autres postes
comme l’assistant à la mise en scène, le chef électro, la
scripte, etc. Mais pour les postes où la partie créative
est très importante, mon idée est d’arriver à travailler
à long terme avec ces mêmes personnes pour arriver à une
vision des choses commune. C’est assez long à mettre en
place, il faut arriver à mettre en place un langage commun
et une pratique du travail. On peut échanger des idées,
mais il faut arriver à les mettre en œuvre dans le film.
Titre :
Antoine travaille Réalisateur :
Philippe Chapuis Scénario : Philippe
Chapuis Image : Claire
Mathon Musique : Jean-Marc
Chauvel Montage : Michaël
Phelippeau Son : Claire-Anne
Largeron, Frank Duval Acteur : Guillaume
Rannou Type : Fiction Divers : Couleurs
- 35mm Durée : 45 mn Année : 2002
Production : Château-Rouge Production
Adresse : 43 rue Damrémont 75018 Paris
Mail : Chateaured@aol.com Tél / Fax : 01 42 23 06 10
Après divers courts ou moyen métrages en vidéo
2003
Maître et Mystère(s) (LM docu en développement) 2003Le Laboratoire du rêve (documentaire) 2002Antoine travaille. (Grand Prix CM français
à Angers & Jameson Award Brest) 2002Apokalypsis, scénario de long-métrage
(Trophée du 1er Scénario CNC) 2000
Films musicaux dont De ma Fenêtre. (Musicaura
2000) 1999Solo para una honda - Récit de militants
partis au Chiapas. (Docu Vidéo 77 min)