Cinélycée :
Quelle est la part d’autobiographie
dans ce film ?
Steven Spielberg : Avec l’âge,
je suis de plus en plus conscient de ce qui me ressemble :
bien sûr, je me connais mieux aujourd’hui qu’il y a vingt
ans. Plusieurs de mes précédents films avaient une tendance
autobiographique, mais dans Catch me if you can, j’ai
insisté sur des épisodes très proches de ma vie, notamment
le fait que Frank Abagnale (ndlr : le héros du film) vienne
d’une famille éclatée.
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Cinélycée :
Quel rapport entretenez-vous avec le titre du film ?
Steven Spielberg : La question, en fait, est de savoir
qui essaye de m’attraper. Ou peut-être que j’essaye de m’attraper
moi-même? Vous me surprenez toujours avec vos questions, en
France : laissez moi vingt-quatre heures pour y réfléchir.
Cinélycée : Frank Abagnale,
vous êtes-vous reconnu dans l’interprétation de Leonardo DiCaprio?
Le film est-il fidèle à votre histoire ?
Frank Abagnale : Le script
est extrêmement fidèle à mon histoire. Bien sûr, il y a eu
quelques changements quant à mes parents ou à Brenda (ndlr,
la fiancée de F.Abagnale). Mais tout ce qui est dit dans le
film sur ce que j’ai fait dans ma vie est vrai : en le visionnant,
j’ai eu l’impression de revivre ma vie, c’était impressionnant.
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Cinélycée :
Leonardo DiCaprio et Tom Hanks, vos rôles dans ce film semblent
plus légers que dans vos précédents films.
Leonardo DiCaprio : ce n’était pas un choix conscient
de ma part, je n’ai pas réfléchi à la gravité ou à la légèreté
du rôle. De plus, il est sans doute plus aisé de voir ce film
comme un film léger. J’ai été attiré par le scénario à cause
de l’émotion qui se dégageait des scènes familiales et, bien
sûr, à cause de l’histoire incroyable de ce jeune homme dans
les années soixante. Je l’ai lu d’une traite et j’ai choisi
le rôle par instinct, comme je le fais toujours.
Tom Hanks : Il n’y a pas de
différence entre les rôles pour moi : chaque rôle exige une
grande motivation. Bien sûr, Les sentiers de la perdition
et Catch me if you can sont des films très différents.
Il y a dans ces deux films une esthétique qui permet un spectre
très large d’émotions. Ainsi, jouer un rôle « léger »
n’est pas un soulagement en soi, c’est simplement une joie
d’être dans des types de films opposés. D’autre part, c’est
un « plus » que d’être intégré au répertoire de
Steven Spielberg.
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