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Cinélycée :
Steven Spielberg, travailler avec des stars est-ce l’assurance
du succès ?
Steven Spielberg : J’aime surtout
travailler avec de bons acteurs, sans qu’ils soient forcément
des superstars. Par contre, on est d’autant plus exigeants
avec les stars. J’ai en quelque sorte été « béni »
durant toute ma carrière, car j’ai eu la chance de rencontrer
de grands acteurs. D’autre part, il m’arrive parfois de détecter
dans une réplique de trois lignes le potentiel d’un acteur,
et j’en tire toute ma joie en tant que réalisateur.
Cinélycée : Quels ont
été vos rêves ?
Frank Abagnale : Quand je suis
parti de chez mes parents après leur divorce, à seize ans,
je me suis retrouvé dans les rues de New York, et personne
n’avait envie de m’embaucher ! Je n’avais pas d’argent
et il fallait bien survivre : j’ai pensé à un moyen de paraître
plus âgé, et j’ai commencé à faire de faux chèques. J’aimais
l’idée d’écrire sur un bout de papier qu’on échangeait contre
de l’argent. Tout s’est enchaîné, mais si j’avais prémédité
tout cela je pense que j’aurais échoué. Néanmoins je pense
que je me serais de toute façon retrouvé comme aujourd’hui,
marié, avec des enfants.
Steven Spielberg : Mon rêve
continue en quelque sorte puisque j’ai toujours voulu tourner.
Quand j’avais douze ans, je tournais déjà des films en 8mm
avec les scouts.
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Leonardo
DiCaprio : Au lycée j’avais trois rêves : être
agent de voyage, biologiste et acteur. Je ne pensais pas que
je pourrais réellement devenir acteur professionnel. Maintenant
que c’est le cas, je n’ai pas besoin de travailler dans une
compagnie de voyages pour visiter le monde. Ce qui m’intéresse
vraiment c’est de voyager partout, de voir différentes espèces
animales (!), mais je n’ai pas vraiment le temps de me consacrer
à cela en dehors de mon travail.
Tom Hanks : Moi aussi je voulais
être agent de voyage !! Et, hélas, ce rêve ne s’est pas réalisé…
Je ne suis qu’un acteur et je vais, avec mon talent, de nation
en nation, de pays en pays.
Cinélycée :
Leonardo DiCaprio, vous êtes actuellement à l’affiche de plusieurs
films, comment avez-vous vécu ces différentes expériences ?
Leonardo Di Caprio : Pour tous les films, l’intention
est la même : comprendre le personnage que l’on joue, essayer
de retranscrire cela à l’écran . La différence est que la
genèse de Gangs of New York a commencé, il y a trois
ans, et a pris neuf mois de tournage. Ce qui nous a pris trois
jours, pour une scène, sur ce film, durait une demi-journée
sur le tournage de Catch me if you can. Cette rapidité
de tournage est tout à fait volontaire : elle reflète le rythme
de vie de Frank Abagnale. Lorsque l’on tournait plusieurs
extérieurs dans la même journée, il fallait, en tant qu’acteur,
apprendre le texte, et jouer d’instinct : Spielberg m’a littéralement
laissé me débattre seul dans des scènes. En outre, le fait
de travailler avec de gros calibres, de formidables acteurs
comme Tom Hanks ou Christopher Walken, me donnait l’impression
d’être un élève entouré de professeurs : les regarder, c’était
comme être à l’école du jeu.
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Cinélycée :
Steven Spielberg, en quoi l’usage
du flash back améliore t-il le récit ?
Steven Spielberg : Le film
tout entier est un flash back, on n’est au présent qu’à partir
des trois quarts du film (quand le héros est en prison). C’est
la première fois que j’explore cette technique. J’ai pensé
qu’il valait mieux dire dès le début que Frank était en prison
: il poussait le bouchon trop loin, il faisait tout pour être
pris, donc je ne pense pas avoir dévoilé le suspens du film.
Ce qui était plus ambitieux était de montrer comment il allait
faire tout ça.
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