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Téchiné (c) D.R.

Objectif Cinéma : Réponse typique de cinéphile… Avez-vous suivi des cours de théâtre auparavant ou vous êtes-vous lancé directement ?

Gaspard Ulliel : J’ai suivi des cours quand j’étais tout petit mais rien de bien défini… Quand je faisais mes premiers castings, j’ai assisté pendant deux ou trois ans aux cours de Laurence Ledantec, une femme qui enseignait près de chez moi. Après, j’ai arrêté, j’ai fait deux ou trois stages au Cours Florent durant l’été. Je ne sais pas ce que le Cours Florent vaut à l’année, je ne l’ai jamais fait. Mais je pense qu’il faut pratiquer à plus long terme.

Sinon, j’ai eu au tout début une expérience du théâtre : on m’avait fait jouer une pièce pour présenter des produits Panasonic au Louvre… ça reste quand même une expérience face à un public. Je l’ai faite cinq ou six fois et ça durait une demi-heure. Ce n’est pas du tout la même chose qu’au cinéma. Il y a le rideau qui s’ouvre, le cœur qui bat, mais je pense qu’après, le stress c’est comme au cinéma : une fois qu’on est dedans, on oublie complètement. Bref, pour vaincre cette peur, il faut se lancer !

Pour le théâtre, c’est difficile à dire, à la fois je ne me sens pas prêt (parce que je n’ai pas l’expérience des répétitions qui durent trois mois, je n’ai pas de technique), et en même temps si demain on me propose une pièce, je ne vais pas refuser. Mais je ne sais pas, c’est un autre monde que le cinéma et bon, il faut essayer !


Objectif Cinéma : Et quand a débuté le tournage du film de Téchiné ?

Gaspard Ulliel : C’était l’été dernier, dans le Tarn. L’histoire se passe durant l’exode, pendant la seconde guerre mondiale. C’est un huis-clos entre Emmanuelle Béart et ses enfants. Mon personnage est assez mystérieux. Le film chronique la relation entre ces quatre personnages. Ce n’était pas un tournage très drôle, comme celui de Michel Blanc, c’était beaucoup plus sérieux et je me suis  beaucoup plus investi dans le travail. Téchiné jouait beaucoup sur l’ambiance générale du tournage pour me mettre dans la peau du personnage. Et c’est précisément sur ce tournage que j’ai eu l’expérience la plus forte, en tant que comédien. Mais Téchiné est vraiment un personnage incroyable, il a véritablement réussi à me faire changer. Quand je rentrais les week-ends pour voir ma famille et mes amis, tous me disaient que je n’étais plus le même. En fait, j’étais dans le personnage, et j’ai réussi à basculer sans m’en rendre compte.


  Les Egarés (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et avec le reste de l’équipe comment cela s’est passé ?

Gaspard Ulliel : Avec Emmanuelle Béart, qui est très sympathique, j’ai aussi beaucoup appris puisqu’on a pas mal discuté ensemble sur le rôle. Je n’ai pas encore vu le film dans sa version finale, mais les images que j’ai pu voir lors de la post-synchro me donnent l’impression que cela va être vraiment superbe.

Dans l’équipe du film de Téchiné, il y a également une femme que j’adore : Agnès Godard, une chef opérateur qui m’a vraiment épaté en faisant un travail extraordinaire.



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2003
Les Egarés d’André Téchiné avec Grégoire Leprince-Ringuet
2002 Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc
2001 Le Pacte des Loups de Christophe Gans avec Samuel LeBihan
2000 Belphégor de Jean-Paul Salomé
1998 Alias de Marina De Van avec A. Le Ny, D. Durou (court métrage)