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  Embrassez qui vous voudrez (c) D.R.

Objectif Cinéma : Je crois que vous souhaitez réaliser des films. Est-ce que vous observez beaucoup sur les tournages ?

Gaspard Ulliel : Oui. Par exemple sur le tournage d’Embrassez qui vous voudrez, quand je ne tournais pas, Michel Blanc m’installait devant le combo avec lui et me mettait un casque pour que je puisse suivre. Je demande souvent aux techniciens quelles pellicules ils utilisent et au metteur en scène, quand il a le temps, de m’expliquer un peu les règles techniques (la règle des 180° par exemple). J’ai appris comme ça quelques bases. Mais bon après, je ne connais rien aux lumières et à leur technique. Sur le film de Téchiné, j’ai souvent parlé avec l’assistant caméra qui m’a expliqué un peu les optiques, les longues focales, etc… C’est aussi pour ça que je suis les cours d’une fac de cinéma, pour en apprendre davantage sur la lumière, le cadrage… Je pense que la meilleure chose est quand même de voir les films, plutôt que de regarder sur les tournages. A partir du moment où l’on a tourné dans un film, on sait comment se passent les choses. Quand on regarde par la suite les films, on comprend comment ils ont été faits et cela devient très intéressant de voir un film dix fois de suite, de décortiquer vraiment chaque plan, chaque mouvement de caméra.

Objectif Cinéma : Votre passion du cinéma n’en est que plus forte…

Gaspard Ulliel : En fait, je pense que j’ai plus une passion de la mise en scène et de l’écriture que du métier de comédien. De grands comédiens comme Depardieu, etc, sont véritablement passionnés, ce sont des virtuoses, ils font du théâtre, etc. Quant à moi, je ne ressens pas cette passion folle du jeu. J’adore jouer, ça me plaît énormément, je m’investis beaucoup, mais je sais que je n’ai pas envie de rester comédien toute ma vie. J’ai envie d’écrire et de tourner mon film. Mais ça ne m’empêche pas de jouer en parallèle. C’est peut-être d’ailleurs une bonne chose de pouvoir faire les deux.

Par contre, si j’écris un film, je ne sais pas si je me projetterais dans un rôle ou pas. Je crois que je préfèrerais rester derrière ma caméra.

Embrassez qui vous voudrez (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pensez-vous déjà à un univers visuel spécifique pour votre film ?

Gaspard Ulliel : Et bien non, j’essaye d’y penser et en même temps je me demande si un metteur en scène a vraiment besoin d’avoir un style et un univers à lui. Peut-être que ça vient automatiquement après, par la suite ? Mais il y a des cinéastes qui font des films complètement différents les uns des autres.


Objectif Cinéma : Les films de genre vous tenteraient ?

Gaspard Ulliel : Je n’ai pas une idée d’un genre précis, mais je pense qu’il est important d’adapter la mise en scène au genre du film en question et non de faire des films toujours dans le même style. Ce qui m’intéresse, c’est ce que les détails de la mise en scène peuvent apporter au genre. Mais pour l’instant, je ne sais pas vraiment quel genre adopter.


  Embrassez qui vous voudrez (c) D.R.

Objectif Cinéma : Dans le film Embrassez qui vous voulez, vous avez donné la réplique à des actrices qui ont un excellent potentiel comique, avez-vous appris à leur contact ?

Gaspard Ulliel : Je ne crois pas vraiment qu’on apprend ainsi. C’est vrai que c’est très agréable de travailler avec de tels comédiens parce qu’ils aident à être bon soi-même et à se mettre dans la situation. Mais ce n’est pas en regardant un comédien jouer la scène que je vais apprendre quoi que ce soit. Après, en parlant entre les prises avec les comédiens, on peut apprendre effectivement. Ils nous donnent des conseils, nous expliquent des choses, etc. .

Au début, je me disais que j’allais être mis à l’écart au côté de ces grosses pointures, mais aucun comédien n’a été désagréable. Le premier jour, j’étais un peu impressionné à côté de Dutronc, Rampling… Mais je me suis très vite aperçu que c’était des gens comme les autres, ils discutent immédiatement, sont naturels.


Objectif Cinéma : Et votre comédien de référence ?

Gaspard Ulliel : Je n’ai pas de comédien de référence, idem pour un cinéaste, il y en a trop !