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Stéphane Ly-Cuong (c) D.R. STEPHANE LY-CUONG
Réalisateur

Entretien réalisé
Par Cyril ROTA


Co-rédacteur en chef du site web « Regard en Coulisse », consacré au théâtre musical, Stéphane Ly-Cuong a signé Paradisco, son deuxième court métrage, une comédie musicale.



  Paradisco (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment avez-vous réussi à réunir tous ces comédiens-chanteurs issus de comédies musicales ?

Stéphane Ly-Cuong : Je suis co-rédacteur en chef d’un site Internet qui s’appelle Regard en coulisse, spécialisé sur le théâtre musical, et cela m’a permis de rencontrer beaucoup d’artistes. C’est un milieu que je fréquente depuis longtemps, j’en connaissais donc déjà pas mal, et beaucoup avaient vu mon film précédent, ils ont donc très facilement accepté de participer au projet.

Ce qui était plus compliqué, en revanche, c’était d’établir un plan de travail en fonction de l’emploi du temps de chacun, car certains étaient en tournée avec une troupe.


Objectif Cinéma : Avez-vous facilement réussi à monter le projet de Paradisco ?

Stéphane Ly-Cuong : Non, ça n’a pas été facile ; on a mis à peu près deux ans avant d’obtenir les financements. Nous n’avons pas eu les aides traditionnelles comme le CNC. Le film étant tourné dans un lieu unique, c’était difficile de prétendre aux aides en région.

De plus, les gens des commissions n’ont pas l’habitude de lire des projets de comédie musicale ; et il est vrai que sur le papier, sans la mélodie et les arrangements, les paroles seules peuvent paraître un peu bizarres. Et puis le fait qu’il s’agisse d’un film gay a pu freiner les choses. Je le pense d’autant plus maintenant qu’il a été refusé dans de nombreux festivals non spécialisés. Après, il y a des questions de qualité ou de programmation qui entrent en ligne de compte, et il peut ne pas leur plaire tout simplement.


Paradisco (c) D.R.

Objectif Cinéma : Justement, Paradisco n’évite pas les clichés sur l’homosexualité : nostalgie, musique disco, rencontres d’un soir. N’avez-vous pas peur d’être catalogué ?

Stéphane Ly-Cuong : Non, pas vraiment. J’ai essayé d’élargir, de faire en sorte qu’il n’y ait pas que des personnages masculins. Il y a pratiquement autant de femmes que d’hommes dans la soirée. Évidemment, c’est un contexte gay, le film démarre sur une rencontre d’un soir, mais ce n’est pas le sujet du film. Pour moi, c’est plus la mémoire, le deuil, à travers le personnage de François qui fait partie d’une génération gravement touchée par le S.I.D.A.


Objectif Cinéma : C’est une histoire assez personnelle ; quelle est la part de vécu ?

Stéphane Ly-Cuong : Elle est assez faible. C’est surtout le rapport à la mort qui m’intéressait, je voulais aborder le thème de façon inhabituelle, pas tellement dramatique, avec une certaine sérénité et même légèreté, le souvenir des gens qu’on aime dans les moments de joie.