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L'esprit des lieux (c) D.R. SIMONE VANNIER
Déléguée générale de l’association
Documentaire sur grand écran




Entretien réalisé en mai 2003
par Benjamin BIBAS


Depuis 1991, l’association Documentaire sur grand écran (DSGE) organise à Paris des programmations de films documentaires dans les salles de cinéma. Une occasion de revisiter, grandeur nature, le répertoire vaste et diversifié d’un genre longtemps confiné au seul médium télévisuel. A l’occasion de la programmation “ L’esprit des lieux ”, qui se tient jusqu’au 29 juin 2003 au Cinéma des cinéastes (Paris XVII), Simone Vannier, déléguée générale de DSGE, revient sur la genèse et la finalité de cette démarche.



“ Mettre le documentaire à l’épreuve de la salle ”


  Documentaire sur grand écran (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment est née Documentaire sur grand écran ?

Simone Vannier : C’était à la fin des années 1980, la programmation de films documentaires à la télévision a commencé à être remise en cause par les annonceurs publicitaires, qui estimaient ce genre trop peu vendeur en termes d’audimat. Peu à peu, le documentaire a été relégué en fin de soirée, voire en début de nuit. Moi-même réalisatrice de films documentaires à l’époque, je me suis vu refuser trois projets par des chaînes de télévision publiques. Je me suis alors dit qu’il fallait faire quelque chose pour programmer des documentaires en salles.

C’est à la même époque que la Scam (Société civile des auteurs multimédias), incitée par la loi Lang qui l’obligeait à consacrer une partie des sommes collectées à la promotion des œuvres, a mis en place une programmation de documentaires à la Vidéothèque de Paris, ancêtre de l’actuel Forum des images. Les “ Mardis de la Scam ”, dont je me suis occupé la première année, entendaient réhabiliter le documentaire, montrer qu’il est une œuvre cinématographique à part entière. A partir de ce moment, l’idée d’une programmation régulière de documentaires en salles a progressé. C’est à cette fin que Colette Piault, Michel Vilar et moi-même avons créé, en 1991, l’association Documentaire sur grand écran avec l’aide du CNC, de la Scam, de la Sacem, de la Procirep et de la Drac Ile-de-France.


Titicut Follies (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quelle a été votre politique ?

Simone Vannier : Nos activités ont commencé officiellement en novembre 1992. Il y avait une séance quotidienne au cinéma Utopia, rue Champollion (Paris V), et une autre, hebdomadaire, le dimanche, à l’Entrepôt (Paris XIVème). Nous avons d’abord programmé un échantillon de films en fonction de nos goûts, sans grande cohérence. Le film Titicut follies (1969) de Frederick Wiseman, avec lequel nous avons ouvert notre programmation, a connu un succès retentissant. Nous en avons profité pour projeter quelques autres films sur le thème de la folie, qui ont également attiré beaucoup de monde dans les salles. Mais nous avons aussi rencontré quelques difficultés. Je me souviens ainsi de séances dans les premières années, où Johann Van der Keuken venait présenter lui-même ses films devant un auditoire de cinq ou six personnes tout au plus, c’était assez effrayant. Mais nous avons persévéré.