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Marin Karmitz detient les droits d'exploitation des films de Charles Chaplin

Objectif Cinéma : La Cinémathèque de Bologne avec le Projet Chaplin (Progetto Chaplin) était-elle dès le départ associée avec MK2 ?

Kate Guyonvarch : Nous avons une amitié de longue date avec la Cinémathèque de Bologne. Chaque été, durant leur festival, ils organisent des projections de films de Chaplin avec accompagnement musical. Une année, Gianluca Farinelli, le responsable du festival, m’a interpellé :  « Mais, c’est quoi là, votre copie pas très nette ? » J’étais désolée de lui dire que c’était tout ce que nous avions à lui proposer. Pour la projection avec orchestre de La ruée vers l’or, Kevin Brownlow et David Gill ont parcouru les archives du monde entier pour retrouver les meilleurs éléments : cela représentait un budget énorme ! Petit à petit, c’est devenu un projet plus important, Gianluca avait trouvé un financement auprès d’une fondation bancaire à Bologne. Mais surtout, la Cinémathèque  de Bologne a pu mettre en place un dispositif énorme où quatre personnes scannaient en permanence tous les documents Chaplin. On y trouve quelques documents sur ses jeunes années et tout ce qui concerne ses propres studios (Les Chaplin Studio) à partir de 1918. C’est fabuleux car j’ai l’impression que nous avons maintenant atteint notre but. Nous avons MK2, les merveilleux DVD réalisés avec un soin incroyable, la Cinémathèque de Bologne qui archive…


Objectif Cinéma : A terme, les archives Chaplin seront-elles mises à la disposition des chercheurs et universitaires sans oublier les nombreux passionnés de l’œuvre Chaplin de part le monde ?

Kate Guyonvarch : Oui absolument. Il y aura sur Internet le catalogue complet, avec un descriptif de chaque document. On pourra cliquer sur certains d’entre eux pour les voir plus précisément. Ce sera géré par la Cinémathèque de Bologne. Pour ceux qui veulent plus de renseignements, dans le cadre d’une recherche plus précise, ils peuvent nous contacter à l’Association Chaplin, car il existe des documents très privés et fragiles, qu’on ne veut pas mettre à la disposition du public aussi librement. Tout le reste sera en libre usage à la Bibliothèque de Bologne. A terme, nous devrions aussi entreprendre ce même travail avec les archives des Artistes Associés aux Etats-Unis (United Artists, entreprise de distribution de films, fut fondée en janvier 1919 par Charles Chaplin, Mary Pickford, Douglas Fairbanks et David W. Griffith) et les autres archives sur Chaplin existant dans le monde entier, afin de les rassembler dans un même lieu. Il existe encore des documents fabuleux. Par exemple, quelqu’un m’a envoyé une lettre rédigée par Lady Chaplin pour la femme de Hans Eisler, dans laquelle elle raconte la sortie de Monsieur Verdoux à Los Angeles.


  Monsieur Verdoux  (c) D.R.

Objectif Cinéma : Charles Chaplin était un homme du monde qui avait énormément de relations : ses descendants doivent détenir des documents privés inestimables !

Kate Guyonvarch : Il y a de véritables trésors effectivement. Il existe des albums réunissant toutes les coupures de presse depuis 1918. Imaginer des classeurs énormes comme ça (Kate joint le geste à la parole mimant parfaitement l’ampleur des documents collectés.) Ils sont très fragiles, on ne sait pas comment les scanner. Vous avez pour chaque colonne une cinquantaine de coupures de presse empilées les unes sur les autres. C’est génial, car c’est tout le XXe siècle que vous avez sous vos yeux.


Objectif Cinéma : Qu’en est-il du dernier film de Charles Chaplin La Comtesse de Hong Kong ?

Kate Guyonvarch :Cela fait très longtemps que cela nous tracasse car ce film ne nous appartient pas. C’est le seul film (outre les premiers de la série Keystone) que Charles Chaplin n’a pas produit. Il appartient à Universal. J’essaye de le récupérer depuis plusieurs années, et ce, bien avant le projet avec MK2. En vain. J’ai essayé avec Universal en Grande-Bretagne, avec des avocats aux Etats-Unis, etc. La réponse était toujours la même : « C’est bloqué dans notre ordinateur ». Moi je savais très bien pourquoi : Universal UK (Grande Bretagne) avait conclu un contrat d’exclusivité avec Universal USA qui avait expiré. Point à la ligne. Ils s’en foutaient en fait ! Jusqu’au jour où j’ai reçu un mot griffonné à la main de leur avocat « Nous avons établi que nous avons bien les droits. » Bon très bien, et maintenant comment fait-on pour récupérer les droits du film ? Je n’ai jamais eu de réponse depuis. Mais je sais que l’équipe de MK2 y travaille actuellement. Et je pense qu’ils vont y arriver. Tant mieux.



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1)
« Pour la distribution, Rachel Ford recommandait un candidat acceptable, Moses Rothman, un ancien exécutif de United Artists dont l’efficacité en matière commerciale en imposait partout à Hollywood. Rothman fonda une compagnie discrètement baptisée Black Inc. Et avança six millions de dollars sur les cinquante pour cent des bénéfices qui devaient revenir à la Roy Export Company Establishment de Chaplin. Black Inc. Se fit la réputation d’avoir récupéré cette somme grâce au seul marché japonais. » d’après la biographie Chaplin de David Robinson, Ramsay Cinéma, 2002, p.398.