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  Le Pacte des loups (c) D.R.

Objectif Cinéma : De nombreux scénographes de théâtre créent également les costumes. Est-ce votre cas ?

Guy Claude François : Pas du tout, j’adore le textile mais c’est un matériau trop fugitif pour moi. Je suis plus à l’aise avec ce qui est solide : les volumes, les matériaux. J’ai même tendance à aller trop loin dans de sens…

Avec la personne chargée des costumes, on se concerte, on s’échange les maquettes. Je ne sens pas le besoin d’une collaboration très poussée, d’ailleurs on ne nous en donne pas le temps. Parfois, sans se parler ou presque, il arrive qu’il y ait osmose, comme avec Dominique Borg que je connais depuis très longtemps. Sur Le pacte des loups, il y a vraiment une harmonie entre ses costumes et les décors.


Objectif Cinéma : Le pacte des loups est sorti au milieu d’une vague de films français aux décors retravaillés en numérique.

Guy Claude François : Les effets numériques dans Le pacte des loups ne se situent pas au niveau du décor. Aujourd’hui, on dessine un décor et l’on se dit : la construction s’arrête à une certaine hauteur, et au dessus de tout ce que peut toucher l’acteur, ce sera du numérique. Or, en termes de décor pur, je pense qu’on a souvent intérêt à construire, avec l’avantage de pouvoir tourner autour. Car si on évolue dans le décor en utilisant l’image numérique, les coûts explosent.

Bien sûr, le numérique a de l’intérêt dans circonstances très particulières, comme l’addition d’images. Et c’est un outil qui va prendre une plus grande importance, sachant qu’il sera de plus en plus facile d’utilisation et plus économique. Aux Arts Déco, les étudiants apprennent les logiciels de base de façon à avoir une véritable responsabilité artistique. Lorsque qu’ils dessinent un décor, ils doivent savoir ce qui dans l’exécution peut être en numérique ou bien construit.

La Vie et rien d'autre (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quel est pour vous l’élément le plus important d’un décor ?

Guy Claude François : Derrière les décors de Molière, La passion Béatrice, ou des deux films avec Tavernier, situés en 14-18, il y a une justesse du sens, plus que de l’esthétique. L’esthétisme est, de mon point de vue, artistiquement réactionnaire, c’est de l’art pour l’art et je déteste ça. On est toujours confronté à un dilemme qui est la séduction du beau ou la rigueur du juste. Je suis très attaché à la deuxième option, sachant que de toute façon si je suis juste, de toute façon ça sera beau.