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Cinélycée :
Comment vous est venue cette
idée si soudaine de devenir actrice ?
Laura Smet : C’est
arrivé très rapidement, car je n’ai jamais eu le désir d’être
comédienne. J’ai toujours été très cinéphile, mais je n’étais
pas bonne à l’école. Très tôt j’ai voulu faire un métier touchant
à ce milieu, mais je ne savais pas trop quoi, j’étais attirée
par tant de choses… Un jour, un ami m’a parlé des cours de
théâtre de Raymond Acquaviva : j’y suis allée par curiosité,
car j’avais conscience d’être timide et j’avais besoin de
vaincre ma peur de parler en public. C’est alors que j’ai
commencé à m’intéresser au théâtre, j’étais emballée ;
et cela m’a permis de me sentir mieux dans mes baskets. J’ai
eu ensuite la chance de participer aux travaux d’Emergence,
l’université d’été d’Elisabeth Depardieu, puis j’ai rencontré
Xavier Giannoli… Tout cela en deux ans à peine !
Cinélycée : Evidemment,
tout le monde a déjà dû vous poser LA question concernant
le fait que vous êtes la fille de vos parents. Est-ce que
cela vous énerve ?
Laura Smet : Non,
ce n’est pas exactement cela… Mes parents ont fait une carrière
sublime, j’en suis très fière. Mais s’ils avaient réussi en
tant que médecin ou ouvrier, j’en serais tout aussi fière…
Il y a de très grandes familles d’avocats, il y a aussi des
familles d’artistes, je ne vois pas de mal à cela, c’est très
bien. Mais ce que j’ai fait dans le film n’a rien à voir avec
cela… Moi, je fais ce métier parce que cela m’intéresse, tout
en restant consciente qu’il faut fournir beaucoup de travail
pour réussir.
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Cinélycée :
Vous jouissiez d’une notoriété
avant l’heure, avec la chanson de votre père. Est-ce que cela
vous a bloquée ou plutôt aidée pour embrasser cette carrière ?
Laura Smet : Je
ne m’en rends pas compte. Pour moi, mes parents, ce sont Jean-Philippe
Smet, mon père, et Nathalie Baye, ma mère, c’est tout. Ce
ne sont pas Johnny Hallyday et Nathalie Baye, l’actrice. J’ai
eu une enfance tout à fait normale, je n’ai jamais été considérée
comme « la fille de… », sauf occasionnellement :
j’ai des amis, des problèmes, une vie de jeune fille de dix-neuf
ans… Cependant mon identité n’a jamais été un handicap, elle
a ses avantages et ses inconvénients, mais comme toute chose…
Ce sont les gens qui s’imaginent une autre vie, qui projettent
leurs fantasmes en croyant qu’on vit dans les paillettes et
le show-biz, mais moi, ce genre de vie ne m’intéresse pas…
Cinélycée : Finalement,
si vous avez pris assez tard la décision de devenir actrice ;
n’est-ce pas parce que vous vouliez, en quelque sorte, délibérément
ou inconsciemment, aller à l’encontre de ce que l’on aurait
pu attendre de vous ?
Laura Smet : En
fait, je voulais d’abord être agent artistique. Je voyais
travailler mon parrain, Dominique Besnard, et j’étais fascinée
par ce qu’il faisait : je trouve ça formidable de consacrer
sa vie à s’occuper des artistes et de les aider dans leur
carrière. J’ai même fait un stage à Artmedia… Mais le métier
d’actrice aussi m’a toujours faite rêver : Romy Schneider,
Gena Rolands… Et le déclic est venu avec les cours de théâtre,
puis la rencontre avec Xavier.
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